Ah! mon enfant, si nous avions des cœurs de séraphins et d’apôtres, quelle trouée ne ferions-nous pas de ce côté-là et de bien d’autres côtés! Savez-vous un des côtés actuels de Rome qui m’émeuvent le plus? C’est de rencontrer des évêques de tous les pays. Au Vatican, le jour de notre audience, nous avions l’évêque de Porto-Rico, un vieux Capucin; nous allons à Saint-Jean-de-Latran, là nous trouvons un évêque dominicain, accompagné d’un domestique chinois. En sortant de la Propagande, je rencontre Mgr Brunoni, l’ancien évêque délégat de Constantinople, tout ravi de ne plus l’être; et c’est partout ainsi. Amérique du Nord, Amérique du Sud, Asie, Chaldée, Syrie, Egypte, Afrique centrale, tout fournit son contingent, et tout cela travaille pour l’Eglise catholique, et dans tous ces pays il y a d’immenses conquêtes à faire, et ce sont partout presque des pays de Missions, où les Oblates peuvent travailler. Dites bien à nos filles qu’elles ne se figurent pas assez de ce qu’elles auront à faire. Je compte sur Sœur Marguerite pour le leur enseigner du haut du ciel. Je ne puis vous dire combien j’espère que cette petite fleur, placée aux pieds de la Sainte Vierge, nous attirera de grâces. Mais il faut y être fidèle, il faut acquérir un grand cœur, un cœur grand comme le monde.
Lettre à Marie Correnson (Lettres, t. VIII, p. 16).
<br>