Lorsque le jansénisme arrêtait de toutes parts la marche des peuples sur la route des sanctuaires et déclarait que tous les saints qui ont été d’ardents pèlerins étaient des fous ou des sots, la très Sainte Vierge daignait ouvrir, en chaque église, un lieu de pèlerinage pendant tout un mois; telle est l’origine du mois de Marie.
L’institution du mois de Marie, provoquée par ceux qui trouvaient mauvais les pèlerinages trop dévots, et leurs démonstrations en l’honneur de la Sainte Vierge, est une des dérisions magnifiques que le ciel réserve à ces petits adversaires, qui ont besoin de fournir leurs conseils à l’Eglise et se passer des siens. Mais le peuple chrétien, dérouté un moment par les philosophes et les sages du siècle dernier, ne se cacha pas dans les églises et ne se réfugia aux stations bénies du mois de Marie que pour former les essaims des pèlerinages de l’avenir. Depuis donc sept ans, les grands chemins ont revu les pieds des pèlerins, et lorsque les fleurs de mai paraissent, on voit éclore partout ceux qui marchent pour Dieu.
Le Pèlerin, 27 avril 1878, p. 272.
(1) La pratique du mois de Marie a vu le jour à Rome, autour du Collège romain des Jésuites pour atteindre la France à la veille de la Révolution. Elle fut approuvée officiellement par le Saint-Siège en 1815.