E comme Exemplarité.

Mais, par quels moyens le professeur chrétien, pourra-t-il opérer plus efficacement cette purification, administrer ce baptême? Les moyens sont nombreux et le premier, le plus efficace, c’est celui de l’exemple. Verba movent, exempla trahunt, a-t-on dit avec raison. En effet, l’on peut juger de l’âme du professeur d’après les résultats qu’il produit, au point de vue moral, sur les élèves. Je ne veux point exagérer: un saint pourra n’obtenir sur l’âme de ses élèves que des succès très médiocres, un maître, indigne de sa mission, pourra au contraire avoir une bonne influence sur ceux qu’il est chargé de former. Mais ce ne sont là que des phénomènes très rares, et ici surtout il est permis de dire que l’exception confirme la règle. Mais ce bon exemple que nous sommes obligés de donner aux enfants, dont l’éducation nous est confiée, rencontre bien des obstacles et le plus grand est le respect humain. Parlons franchement: ce respect humain qui arrête si souvent les élèves dans l’accomplissement du bien, n’arrête-t-il pas trop souvent aussi les maîtres? On ne veut pas laisser apercevoir dans la maison, qu’on a changé de conduite, qu’on est devenu meilleur. Or, le respect humain, si nous voulons être dignes de la mission de maîtres chrétiens, nous devons le combattre, et les élèves, en nous voyant pratiquer le bien, l’accepteront, soyez-en sûrs, plus volontairement et plus franchement.

Instructions aux maîtres du collège (1867), d’après Ecrits Spirituels, p. 1341-1342.

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