Quant au fait en lui-même, parmi les saintes personnes dont vous me parlez, il y a une veuve déjà, il y a des filles sans doute, mais maîtresses de maison, et, par conséquent, sachant bien qu’elles n’ont pas à vivre comme des religieuses dans leurs cellules. Evidemment, on a besoin dans une position pareille d’une certaine liberté d’action, mais c’est comme pour le religieux missionnaire. Il est religieux et pourtant il est obligé de décider par lui-même une foule de choses. Quels avis particuliers peuvent convenir à une veuve? Saint Paul répond qu’il convient qu’elle soit toujours désolée, ce qui va à merveille avec l’esprit de prière, de mortification et de solitude. Vous savez que je vous ai engagée à recevoir du monde, mais vous savez aussi que je vous l’ai proposé comme devoir de charité et comme dérivatif de certaines réunions, où les idées évidemment seraient moins chrétiennes que chez vous. Ainsi la vie pour vous doit avoir une certaine sévérité et vous ne devez pas top vous affliger, si par là vous avez le malheur de déplaire à certaines personnes. Le but des tertiaires et encore plus celui des adoratrices consiste à relever autour d’elles, autant qu’il dépend d’elles, le niveau chrétien. Vous voyez qu’à ce point de vue une femme qui a des relations nombreuses, peut faire plus qu’une personne qui en a peu. Il faut qu’elle unisse un mélange de fermeté et de condescendance, où pourtant la fermeté soit le fond et la condescendance le moyen.
Lettre à Mme Varin d’Ainvelle (Lettres, t. V, p. 41-42).
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