Recevoir des idées fausses, mauvaises, injustes, c’est affreux. Ainsi un jeune homme entendra dire que toutes les religions sont bonnes. Il laisse s’établir en lui ce principe que les protestants publièrent au temps de Luther: Illius est religio cujus est regio: il faut suivre la religion de son pays. Mais, dans ce cas, il faut être, en France, catholique ou libre penseur; protestant en Allemagne; mahométan en Turquie; brame dans les Indes; païen au centre de l’Afrique ou de l’Amérique. Ou bien on s’entendra dire: ĞL’Eglise catholique doit être persécutée parce qu’elle persécute les autres religions!ğ. Vous voyez l’inconvénient de certaines idées fausses: elles s’étendent, gagnent l’esprit. Eh bien! voilà une partie fondamentale de votre éducation; vous donner des idées vraies, des idées justes. Mais comment vous les donnerons-nous? Saint Augustin nous répondra encore: ĞCette trinité de l’âme n’est pas l’image de Dieu parce qu’elle se souvient d’elle-même; elle se comprend et s’aime elle-même; mais aussi parce qu’elle se rappelle, elle comprend, elle aime Celui par qui elle a été faiteğ (1). Etablissons bien ceci: vous avez été faits à l’image de Dieu, vous étiez capables de le connaître; mais le péché originel est survenu, a brisé quelque chose en vous et le premier effet a été l’ignorance.
Instructions du Samedi, B.P., 1932, p. 80-81.
(1) De Trinitate, I, XIV, 12.