Je ne puis vous taire que je crains une critique du Pèlerinage national, en face du concours universel; ou vous vous perdrez comme une goutte d’eau, sinon dans l’Océan, au moins dans une dame-jeanne. Telle est mon impression horriblement profonde. Ah! du haut du ciel que ne verrait-on pas! D’abord le bon Dieu, et c’est encore plus que dix mille novices; puis Notre-Seigneur, qui est bien beau, lui aussi; et la Sainte Vierge donc, sans parler de saint Pierre et saint Paul avec les autres apôtres. Et ce bon saint Joseph! Moi, je voudrais bien voir saint Michel et saint Gabriel, saint Raphaël un peu moins, quoique je tienne à ne pas diminuer son mérite qui est considérable. Saint Raphaël me fait penser que je suis bien mieux ici que du temps du concile. Qu’avez-vous fait au P. Brichet qu’il me parle sans cesse de vous avec une tendresse inexprimable? Je me ronge les poings de n’être pas venu à Rome depuis sept ans. Aussi je veux, si j’ai à disposer de 600 francs, y revenir chaque année. Portez-vous bien tous, devenez des saints et priez pour moi.
Lettre au P. Vincent de Paul Bailly (Lettres, t. XII, p. 45).
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