J’envisagerai d’abord la mère de famille. Mesdames, quand je touche à cette question, je sens que j’aurai tout à la fois beaucoup et peu de choses à dire. Quelle est la mère qui nait souffert et beaucoup? Et que puis-je vous apprendre à cet égard? Que de sollicitudes dans son cœur! Que de responsabilités dans son esprit; ses affections sont une croix, ses devoirs l’entraînent; elle porte comme un lourd fardeau le poids de ce qui l’entoure: son mari qu’elle aime et dont elle est aimée, ses enfants, ses gens; tout le poids de la maison enfin. Tout ce qui entoure cette mère de famille active sa sollicitude et ses angoisses. Et puis il y a encore ce cercle qui va s’étendant autour d’elle soit dans la famille, soit dans la sphère de l’amitié et qui, pour être plus large, ne l’en étreint pas moins douloureusement. Oui, il faut qu’elle souffre, la femme qui a uni sa destinée à celle de son époux; la mère qui veille sur son enfant depuis le berceau jusqu’à l’heure cruelle de la séparation.
Sermon sur la Compassion de Marie (mars 1871), d’après Ecrits Spirituels, p. 1013.
(1) Le mois de mai offre également l’occasion dans de nombreux pays de fêter les mères de famille, à des dates variées. Le propos du P. d’Alzon est d’exalter la figure de Marie Mère, modèle de vie chrétienne familiale où l’amour se fait don jusque dans le libre choix d’assumer la part, inhérente à toute vie, de la souffrance.