Notre-Seigneur a dit qu’à la fin des temps il n’y aura plus qu’un seul troupeau et un seul pasteur: Unum ovile et unus pastor (1). C’est vers ce résultat que nous marchons, c’est une des gloires du Pontificat de Pie IX, gloire dont il me semble que l’on s’occupe trop peu. Jamais dans aucun temps de l’histoire de l’Eglise, depuis les premiers siècles, il n’ y a eu autant de missions qu’aujourd’hui. Pie IX a déjà fondé plus de 170 nouveaux évêchés et pendant que les peuples étrangers à la sainte Eglise se pressent pour rentrer dans son sein, il se fait parmi les catholiques un travail de centralisation. Ils se groupent, se resserrent autour du Saint-Siège. Il y a vingt cinq ans, si l’on avait demandé quel serait le premier dogme défini, on eut répondu: celui de l’Immaculée Conception. Aujourd’hui il est évident que le premier dont s’occupera le prochain concile, le premier à définir, c’est l’infaillibilité du Pape. Tous le croient et le proclament; on n’oserait soutenir aujourd’hui la thèse contraire. Tout ce que l’on peut dire, c’est qu’il n’est pas opportun de définir ce dogme. Quant à la question de l’opportunité, c’est au Pape à le décider. Et si au Concile de Nicée, où siégeaient 300 évêques, il n’y en eut que 6 qui refusèrent de souscrire au symbole de la foi, au Fils de Dieu consubstantiel; il n’y en aura peut-être pas deux douzaines sur les 1.200 évêques du monde catholique qui refuseront de déclarer le Pape infaillible.
De l’esprit de l’Assomption, d’après Ecrits Spirituels, p. 704.
(1) D’après Jn 10, 16.