On m’a appris, et j’en ai été tout heureux, que vous portez votre mal avec beaucoup de patience. Il faut y faire grande attention. Une maladie bien acceptée est une des crises les plus précieuses, par lesquelles puisse passer une âme. Elle y apprend le néant de la vie, de toute force humaine, la puissance de Dieu; elle y éprouve quelquefois d’une manière plus sensible l’action de la grâce, et si elle a su en conserver les fruits, ses provisions se trouvent doublées pour le moment où la santé lui est rendue. Si vous pensez, sans trop de fatigue, à vos amis, priez pour moi. Je traverse un vrai moment de tribulation. Ce n’est rien de bien considérable, mais parce que je suis faible, je crie avant que l’on ne m’écorche, comme si j’avais la peau enlevée. Il faut pourtant porter le poids de toutes ses peines, et c’est ce que je désire de tout mon cœur, pourvu que Dieu m’en donne toujours la force.
Lettre à Sœur Thérèse-Emmanuel O’Neill (Lettres, t. XIV, p. 209).
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