Demain, il y aura cinquante-cinq ans que j’ai été baptisé. C’est vous dire que je ne suis plus jeune. Combien de temps dois-je rester en ce monde? Dieu seul le sait. Je voudrais bien, si c’est sa volonté, laisser comme une succession d’idées qui me semblent propres à aider au développement du règne de Notre-Seigneur. C’est un sot orgueil peut-être qui me fait dire cela, mais il est très vrai que je vois un très grand bien à faire. Ma fille, je voudrais que vous pussiez m’aider à faire ce bien. Nous reparlerons de tout cela. Ce que je puis dire, c’est que si la pensée de la vie religieuse n’est pas chez vous affaire de découragement ou d’enthousiasme, je veux que cette pensée soit chez vous un lien de plus entre vous et moi par le sérieux, l’esprit d’immolation, l’amour de Notre-Seigneur et de son Eglise, qu’elle développera dans votre âme et que je vous promets de corroborer, autant qu’il dépendra de moi.
Lettre à Marie Correnson (Lettres, t. V, p. 402).
(1) Le P. d’Alzon évoque plus volontiers dans sa correspondance, mais sans exclusive, les anniversaires de son baptême (2 septembre) et de son ordination (26 décembre) plutôt que celui de sa naissance (30 août), comme pour souligner sa véritable identité humaine et spirituelle. C’est ainsi que l’on a pu parler avec raison de ses trois naissances’. En famille, fêtes et anniversaires sont des références marquées pour souligner des liens d’affection durables tout au long du temps qui passe. Si l’on fête avec raison les mères et les pères de famille, il serait judicieux de marquer aussi chaque année l’anniversaire de mariage des parents comme pour souligner l’enracinement de leur choix de vie de fonder un foyer et de créer un esprit familial partagé.