Par une très miséricordieuse condescendance, Notre-Seigneur ne s’est pas contenté de s’offrir à nous pour modèle, soit comme Dieu, soit comme homme; il a voulu nous en donner un autre dans la personne de la Sainte Vierge, sa Mère, qui est notre Mère aussi, et la plus parfaite des œuvres du Très-Haut. Marie est à la fois mon modèle et ma Mère. Mon modèle: je dois chercher à l’imiter autant qu’un religieux voué à la perfection est capable d’imiter la reine du ciel et de la terre; ma Mère: je dois avoir pour elle la confiance et la tendresse la plus absolue. Quand je ne pourrais connaître des vertus de la Sainte Vierge que ce qu’en dit l’Evangile, cela me suffirait et il n’en faut pas davantage. J’admire d’abord sa prudence dans la question qu’elle fit à l’ange envoyé pour la saluer au nom de Dieu. Son obéissance et sa foi n’éclatent pas moins dans sa réponse: ĞVoici la servante du Seigneurğ (1). Cette foi est le principe de tous les prodiges qui s’accomplirent par elle, et c’est ce que lui révèle Elisabeth.
Directoire, chap. V, d’après Ecrits Spirituels, p. 32-33.
(1) Lc 1, 38. Le P. d’Alzon a nourri une grande dévotion envers la Vierge Marie. Il donna cependant à sa première Congrégation le nom officiel d’Augustins de l’Assomption, voulant ainsi lui donner en premier le patronage augustinien et en second celui de l’Assomption. Ce dernier vocable servit primitivement à désigner le collège de Nîmes, repris par le P. d’Alzon dès 1843. Par suite de ses relations avec la fondatrice des Religieuses à Paris, le terme Assomption s’élargit ensuite pour désigner un esprit commun aux deux congrégations.