Quant au projet d’un livre sur l’éducation, je le crois excellent, et vous pensez bien que je ne suis pas resté maître d’école pendant huit ans sans voir si je ne pourrais pas, moi aussi, faire un livre là-dessus. Or, il m’est avis que vous devez, en pareille matière, savoir des choses que je ne sais pas, comme tout aussi bien ignorez-vous quelque petite chose que, par aventure, je me trouverais connaître par l’effet de l’usage des enfants, au milieu desquels j’écoule ma vie, les aimant toujours davantage comme de chers petits poupons du bon Dieu, et me représentant le petit enfantelet divin, quand il croissait en grâce et en sagesse en la terre de Nazareth (1), et en compagnie de sa mère et de Monseigneur saint Joseph, à qui je voudrais bien ressembler, par ce que, ayant porté l’enfant Jésus entre les bras, il mérita que Jésus lui rendît la pareille, quand il fut vieux et dut partir pour le ciel.
Lettre à Henri Gouraud (Lettres, t. I, p. 232)
(1) Lc 2, 52. Henri Gouraud est un médecin et un écrivain français, ami de jeunesse du P. d’Alzon, qui rendit de nombreux services aux Religieuses de l’Assomption à Paris et se dévoua également au collège Stanislas. Il aurait aimé y attirer le P. d’Alzon qui ne se laissa pas convaincre. Une belle-sœur du médecin, religieuse du Sacré-Cœur, Marie-Pauline Perdrau, est l’auteur de la fameuse peinture de la Vierge Mater admirabilis, située à l’intérieur du couvent attenant à l’église de la Trinité des Monts à Rome. Une réplique orne le cloître du prieuré de Layrac qui fut au XIXème siècle un couvent des Sœurs du Sacré-Cœur. C’est d’ailleurs au cimetière de Layrac qu’est inhumée cette religieuse.