Appelé à « Prendre soin » dans la communauté des frères aînés, j’ai découvert que cette mission était de se rendre disponible à eux. Avoir le souci d’eux : du petit déjeuner – ont-ils bien dormi, pris leurs médicaments, suivi les soins recommandés ? Être attentif aux présences des rendez-vous de la communauté : prière, repas, selon les activités de chacun durant la journée. Et la nuit se rendre à leur chevet en cas d’appel.
Prendre soin en effet, c’est d’abord mieux connaître les personnes. Écouter l’histoire de chacun. Porter un regard nouveau sur le frère. Celui-ci n’est plus l’homme rencontré à la maison d’études. Il a changé. Il est autre. Qui est-il vraiment ? Qu’attend-il en cette communauté ? Vieillir est une nouvelle phase de l’existence, un temps pour vivre au mieux « l’aujourd’hui de Dieu » selon ses capacités. « Une étape qui peut être joyeuse et féconde dans notre itinéraire vers Dieu ».
Prendre soin, c’est aider à s’adapter à cette nouvelle vie ; encourager d’autres à développer leurs talents, à favoriser les initiatives, à susciter des rencontres dans des « ateliers » divers : mosaïque, mémoire, partage de la Parole de Dieu, jeux, promenades, etc… par souci de santé physique et mentale. Car vieillir n’est pas « attendre » je ne sais quoi, mais vivre jusqu’au bout sa vie de religieux, donner à chacun d’être acteur de sa vie.
Prendre soin, c’est veiller, comme un berger veille sur ses brebis avec tendresse, soigne celle qui est blessée. C’est comme le guetteur sur la mer qui donne au marin le signal : « vous courez sur un danger », prévenir avec délicatesse l’évolution de la santé. Prendre soin, c’est trois mots : soin, santé, sécurité. C’est deux préoccupations : le physique et le spirituel. C’est un souhait : que chaque frère soit heureux.
Prendre soin, c’est le faire « en communauté ». Etre là, les uns pour les autres. Voir chacun être attentionné vis à vis de ses frères, les visiter. Se porter dans la prière. Célébrer joyeusement la vie pour bien préparer celle qui nous attend. Prendre soin, c’est « prenant », mais ça donne de la joie.
Père Noël Le Bousse,
Supérieur de la communauté de Layrac
Une parole pour aujourd’hui
R/ Le Seigneur est proche du cœur brisé.
Le Seigneur affronte les méchants
pour effacer de la terre leur mémoire.
Le Seigneur entend ceux qui l’appellent :
de toutes leurs angoisses, il les délivre.
Il est proche du cœur brisé,
il sauve l’esprit abattu.
Malheur sur malheur pour le juste,
mais le Seigneur chaque fois le délivre.
Il veille sur chacun de ses os :
pas un ne sera brisé.
Le Seigneur rachètera ses serviteurs :
pas de châtiment pour qui trouve en lui son refuge
(Ps 33 (34), 17-18, 19-20, 21.23)