César-Auguste ne faisait pas moins que la constatation de la perte du sceptre pour la maison de Juda. Si en effet ce sceptre eût toujours gouverné Jérusalem, César-Auguste n’eût point ordonné un dénombrement. Le Christ pouvait arriver, le sceptre de la maison de Juda avait disparu. C’est ainsi que la Providence dispose les choses. Au loin la croyance au gouvernement universel par des hommes venus de l’Orient se répandait, et Tacite le constate, en même temps qu’Auguste établit qu’il est bien le maître de cet Orient, d’où doivent sortir un pouvoir nouveau et son législateur universel; mais en même temps il donne un ordre qui lui aussi va servir un autre dessein. Le législateur, le chef d’Israël doit naître à Bethléem et, sans l’édit du dénombrement, il n’y serait jamais né. C’est contraint par la volonté de l’empereur romain que Joseph revoit le berceau de ses pères et conduit avec lui Marie, l’instrument des miséricordes de Dieu envers le genre humain coupable. Quelle leçon pour nous et que nous devons comprendre que les voies de Dieu ne sont pas nos voies!
Aux élèves du collège, fin 1877, d’après T.D. 47, p. 221, D01068.
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