Le mystère qui unit la vie de Marie, c’est sa conception immaculée; le mystère qui la consomme dans la gloire, c’est son Assomption. Entre les deux et pour les unir, je trouve sa douloureuse Compassion. Car la naissance de J.-C. et tout le reste de sa vie se rapportent au salut des hommes qui s’est opéré sur la croix, et Marie n’a été la plus pure des créatures que pour être la plus parfaite coopératrice de J.-C. dans le mystère de la Rédemption par sa Compassion, et sa gloire dans le ciel n’a été si grande qu’à cause de cette coopération même. L’enseignement qui ressort pour nous, c’est qu’il faut nous purifier tous les jours davantage, afin d’être moins indignes de souffrir, et que plus nous aurons souffert, plus notre gloire sera grande.
Lettre à Mère Marie Correnson (Lettres, t. VII, p. 140-141).
Le P. d’Alzon n’entendait pas en fondant ses congrégations en faire une Assomption mariale au sens où les familles maristes et celle des Oblats revendiquent sous cet angle une identité spécifique, tandis que lui affirmait une appartenance augustinienne. Marie quant à elle appartient largement et même supérieurement à la foi chrétienne. Cependant le P. d’Alzon eut le pressentiment qu’un jour l’Eglise définirait l’Assomption de Marie à l’égal de son Immaculée Conception: cf Lettres, t. VI, p. 214, t. VII, p. 380 et t. XII, p. 175.