Mon neveu avait invité quelques personnes à déjeûner. Aussitôt la pluie, qui depuis je ne sais combien de temps s’obstinait à ne pas se montrer, s’est précipitée avec frénésie. Je l’engage, quand il voudra faire pleuvoir, à se procurer un lièvre et à dire à ses amis: Venez le manger avec moi’. Je fais des péchés d’envie. La chapelle [du château, à Lavagnac] est en réparation et je dis la messe dans une chapelle, comme je vous en souhaiterais une pour longtemps. C’est une serre où je me trouve en perfection, au milieu des orangers et des camélias, quoique les camélias aient presque tous tourné de l’œil. Je pense à vous, à nos filles. Je prie pour vous et pour elles. Je lisais hier et ce matin la seconde épître de saint Paul aux Corinthiens. Il y a là plusieurs chapitres applicables aux missionnaires et par conséquent aux Oblates. Rappelez-moi, un jour de congé, de l’expliquer à nos filles; elles pourront y trouver du profit.
Lettre à Marie Correnson (Lettres, t. XII, p. 231).
La chapelle du château de Lavagnac qui existe toujours, est un bâtiment à part, à gauche de la façade principale donnant sur les terrasses, quand on se trouve face à elle. La serre dont il est ici question, qui fit fonction provisoire de chapelle, est l’un des deux avant-corps qui cernent le terre-plein servant de cour d’entrée pour les carrosses et les attelages au XIXème, pour les véhicules automobiles aujourd’hui, quand on accède par le sentier du parc, depuis le bas. Lavagnac se trouve en effet sur un monticule ou une butte dominant la plaine de l’Hérault.