Pour tant d’amour, que devons-nous rendre à Dieu? L’adoration, ce sentiment par lequel on rend à Dieu tout ce que nous sommes, nos sens, nos cœurs, nos corps, nos intelligences et nos âmes. Combien peu adorent ainsi et combien disputent à Dieu ces mêmes dons qu’il nous a faits, pour aider à l’aimer uniquement et entièrement. Nous devons adorer Dieu sous les voiles eucharistiques à l’aide des trois vertus théologales. La foi nous le révèle anéanti, humilié, amoindri et borné, Lui, le Dieu infini, le Dieu fort, le Dieu puissant; l’espérance nous le montre comme le motif de notre espérance et le seul sur lequel nous puissions et devions compter, car qui nous a jamais aimés et nous aimera comme cet amour incréé? Comment séparer l’espérance de l’amour: ils se confondent; comment ne pas aimer ce Dieu qui, à la voix de l’homme, descend sans cesse sur nos autels, se renferme sous les saintes Espèces et y demeure jusqu’à ce que l’homme s’unisse à Lui de l’union la plus intime que l’on puisse imaginer?
Octave du Très Saint-Sacrement, d’après Ecrits Spirituels, p. 981-982.
L’Eucharistie exerce spécialement les trois vertus théologales: elle éprouve la foi, elle est un gage d’espérance, elle réchauffe la charité. L’adoration eucharistique, pensée en lien avec la célébration du sacrement, tendit à devenir un des buts déclarés de la mission des Religieuses de l’Assomption. Certaines de leurs fondations, à partir de 1860, furent affirmées expressément en ce sens. Le P. d’Alzon développa plus particulièrement ses réflexions sur la dévotion eucharistique dans le cadre de la fondation du groupe des Adoratrices, entre 1855 et 1865, notamment lors d’une série d’instructions qu’il leur adressa.