Travaillons à faire des chrétiens de nos élèves, le reste viendra après.Ne croyez-vous pas que nous nous sommes peut-être trop occupés des défauts de nos enfants, pas assez des vertus à leur inculquer? Nous avons procédé par négation, ou, si vous aimez mieux, par destruction, pas assez par édification ou plantation. Vous me direz: Mais avant de planter les bons arbres, il faut extirper les mauvaises racines‘. Pas toujours. En Amérique, on laisse beaucoup de tronc pourrir dans les champs, et les moissons n’en sont que plus belles. C’est l’obstacle transformé en moyen. Laissons les petites questions dont nous sommes envahis, comme par des ronces, mettons un beau jour le feu à tout cela et poursuivons notre œuvre. Demandons beaucoup de vertus aux enfants, ayons le courage de leur parler net de leur sanctification, entraînons-les. Si les parents crient, laissons-les crier. Croyez que l’Assomption se prépare de beaux jours, si elle ne veut sincèrement que Dieu et l’Eglise; aimons, faisons aimer J.-C. et la Sainte Vierge; le reste viendra après. Mais pour cela il faut avoir une grande foi bien contagieuse.
Lettre au P. Emmanuel Bailly (Lettres, t. XII, p. 580).
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