La grande figure de Pie IX aura plané sur la seconde moitié du XIXe siècle pour apprendre aux hommes comment on peut être attrayant, doux et ferme, comment on peut souffrir avec joie, comment on peut persévérer à travers les ingratitudes et les mensonges, porter sa croix et suivre Jésus-Christ. Il aura été le vrai vicaire de Dieu, grand pontife, avec un caractère royal comme aucun souverain ne l’a montré depuis des siècles. Mais parce que l’Eglise a perdu son chef, il n’est pas vrai qu’elle l’ait perdu pour toujours. Sous peu il apparaîtra de nouveau, élu de Dieu, inspiré par le S. Esprit. L’homme succède à l’homme, l’institution pontificale est impérissable comme les promesses de Dieu. Oui, l’institution sur laquelle est bâtie l’Eglise, la papauté, restera. Seulement, comme elle renferme deux éléments, l’élément divin et l’élément humain, c’est à nous à obtenir toute la perfection pour l’homme chargé de fournir ce qu’il faut bien appeler la partie inférieure de la papauté.
Homélie du P. d’Alzon, publiée dans Le Pèlerin, le 23 février 1878, p. 122-123.
(1) Le Pape Pie IX est mort le 7 février 1878. Le Pape Jean Paul II (1920-2005) l’a promu au rang des bienheureux ainsi que Jean XXIII (1881-1963) le 3 septembre 2000, lors de l’année jubilaire. Le P. d’Alzon alors en déplacement à Paris se rendit précipitamment à Rome en 1878 pour lui rendre hommage une dernière fois. La réputation de sainteté de Pie IX était déjà grande dès les débuts de son pontificat: Lettres, t. XIV, p. 362, n. 7.