Je compare les trois figures contemporaines de Jean-Marie Vianney, Don Bosco et le P. d’Alzon. Ces trois prêtres ont travaillé pour la même fin, d’une manière différente, sur des champs divers de l’Eglise de Jésus-Christ. Ils n’ont pas cherché à se rencontrer sur la terre; chacun a vaillamment fait son œuvre, puis il est tombé sur le sillon au moment marqué par le Maître qui les a réunis maintenant dans l’éternel repos. Le Curé d’Ars, modèle d’humilité, n’a jamais quitté sa modeste cure; Don Bosco, exemple de douceur, a passé sa vie au milieu des enfants; le P. d’Alzon, dont le caractère était l’audace pour le bien, a tout osé, tout embrassé; il a lancé vers l’Orient et vers l’Occident la légion guerrière de ses fils. Les populations ont couru à Ars pour se presser autour del’humble Jean Vianney; Don Bosco a parcouru les villes, les campagnes, pour recueillir les enfants et les sauver; Emmanuel d’Alzon, avec une force et une activité incroyables, a répandu les flots de sa charité dans les collèges, dans les alumnats et les missions lointaines. Ces hommes ont laissé derrière eux des empreintes profondes et ineffaçables, les traits de ce que font des hommes, des prêtres, des saints.
Récit résumé, d’après Galeran, Croquis du P. d’Alzon, p. 66-67.
Le P. d’Alzon ne s’est pas rendu à Ars, semble-t-il. Mais l’estime qu’il portait au saint curé, est attestée par ce témoignage direct quand il écrit à Juliette Combié, le 7 juillet 1857: ĞJe vous autorise bien volontiers à écrire au curé d’Arsğ: Lettres, t. II, p. 282.