Surrexit, non est hic (1). Quelle épitaphe pour un tombeau, comme le fait observer Bourdaloue, et quelle puissance dans celui qui envoie un ange porter cette parole! Jamais personne n’avait annoncé sa propre résurrection. Jésus-Christ dit: Je ressusciterai, et il ressuscite, et c’est après avoir triomphé de la mort qu’il vient la détruire. O mort, où est ton aiguillon (2)? Le Sauveur avait dit quelques jours auparavant à Marthe: Je suis la résurrection et la vie’ (3), et je ressuscite pour prouver que ceux qui croient en moi vivront éternellement. Or ce mystère de la mort et de la résurrection du Sauveur est le perpétuel enseignement de Jésus, qui doit mourir chaque jour dans l’exil pour vivre sans fin dans la patrie. Tant que nous ne serons pas dépouillés de nos vices, de nos concupiscences, n’espérons pas la vie véritable. La mort, à proprement parler, c’est le péché; tant que nous restons dans le péché, nous restons dans la mort, parce que nous sommes en opposition avec celui qui est la vie. Sachons donc faire effort et sortir du péché comme d’un tombeau, là consiste la résurrection de notre âme.
Le Pèlerin, 20 avril 1878, p. 257.
(1) Il est ressuscité, il n’est pas ici: Mt 28, 6, Mc 16, 6 et Lc 24, 6.
(2) 1 Co 15, 55.
(3) Jn 11, 25 et 26.