Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 159

1865-jan-31 Nîmes CHAPONAY Comtesse

Savoir tenir son âme entre ses mains – Souhait de lui voir exercer une heureuse in-fluence apostolique – Avancer dans l’union avec Dieu – Les protestants.

Informations générales
  • PM_XV_159
  • 2447 a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 159
  • Orig. ms. Fonds Chaponay Archives Départementales du Rhône, 44 J 154. Photoc. ACR BZD 8/9. Transcription ACR BG 224/9.
Informations détaillées
  • A MADAME LA COMTESSE DE CHAPONAY
  • CHAPONAY Comtesse
  • Nîmes, 31 janvier [18]65
  • 1865-jan-31
  • Nîmes
La lettre

Eh bien, ma chère fille, vous porterez patiemment l’obligation de vous laisser froisser et heurter et d’être toujours bonne, douce et aimable devant les hommes, parce que vous serez patiente et humble devant Dieu. C’est là un grand point que de tenir son âme entre ses mains et de ne pas la laisser aller surtout quand quelques souffrances physiques viennent surex-citer les nerfs. Tout cela fait un composé avec quoi Dieu pétnt la vie des saints. Heureux ceux qui trouvent dans cette douloureuse situation le moyen d’épurer leur cœur et d’en faire un sanctuaire plus digne du séjour de notre bon Maître. , ,

II me tarde bien de vous savoir plus souple et plus portée a exercer autour de vous cette bonne influence apostolique, de [désirer] toujours communiquer un commerce plus fréquent avec Nôtre-Seigneur dans l’Eu-charistie.

Je vous en supplie: faites tout ce que vous pourrez sous ce rapport. Quant à vos peines intérieures dont vous m’avez parlé à votre passage à Nî-mes, considérez-les surtout comme le travail de Dieu sur vous pour vous faire avancer un peu plus dans une union plus parfaite avec lui.

Merci des détails que vous me donnez sur les protestants. L’échec de M. Guizot (1) doit faire ouvrir bien des yeux et les avertir du chemin qu’ils ont parcouru sur la route de l’abîme où doit aboutir toute révolte contre l’autorité de l’Eglise. Aussi je crois que les catholiques n’ont plus qu’à laisser faire et prier.

Veuillez me donner des nouvelles de votre santé. Je pne bien pour vous. Je ne puis vous dire quel désir j’ai de vous voir vraiment sainte. Al- lez, ma chère fille, un peu d’élan vers Dieu. Il vous appelle. Répondez-lui en vous jetant rondement entre ses bras.

Veuillez recevoir, ma chère fille, l’expression de mon bien profond et respectueux attachement.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Je n'ai pas le temps de me relire.(1) Guizot avait publié le 23 juillet 1864 Méditations sur l'essence de la religion chrétienne. D'autre part il acheva en 1867 la publication en 8 volumes de ses Mé- moires pour servir à l'histoire de mon temps, qui s'arrêtait avec sa chute politique en fé- vrier 1848.