- Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes
- Cahier des procès-verbaux 1847-1851
70. Séance du 15 décembre 1851 - CE 6 (brouillon joint au cahier CE 1).
- 1 AFFRANCHISSEMENT SPIRITUEL
1 BON EXEMPLE
1 COLLEGE DE NIMES
1 DETACHEMENT
1 ENFANCE SPIRITUELLE
1 FORMATION DE JESUS CHRIST DANS L'AME
1 FRANCHISE
1 JOIE SPIRITUELLE
1 NATIVITE
1 PAIX DE L'AME
1 PAUVRETE DE JESUS-CHRIST
1 SIMPLICITE
1 TIERS-ORDRE MASCULIN
1 VERTU DE PAUVRETE
1 VICTOIRE SUR SOI-MEME
1 VOIE UNITIVE
2 ALLEMAND, LOUIS
3 BETHLEEM - Tertiaires de l'Assomption
- Tertiaires Hommes
- 15 décembre 1851
- 15 dec 1851
- Nîmes
- Collège de l'Assomption
Séance du 15 décembre [18]51
Présidence de M. d’Alzon
Il n’y a pas eu de réunion pendant l’absence de M. d’Alzon.
M. d’Alzon arrête l’attention des tertiaires sur les paroles de l’ange aux bergers: Nolite timere, ecce enim evangelizo vobis gaudium magnum(1).
I. Pourquoi ne serions-nous à l’égard des enfants, ce qu’est l’ange avec les bergers. Ne pourrions-nous pas les [mot non déchiffré] de leur modèle, qui est J.C., les inviter à aller vers lui, leur indiquer les moyens d’y aller; leur présenter le but de la vie, qui est l’union avec Dieu ?
Oui, leur annoncer la venue de Jésus-Christ, leur parler de Bethléem. Leur annoncer sa venue, réjouir leurs coeurs à la pensée de la paix que peut y répandre Jésus. Les laisser sous cette impression de joie: les inviter, les solliciter, les pousser sans les effrayer: Nolite timere. Dans une certaine mesure leur montrer le bonheur réalisé par la piété. Gaudium magnum evangelizo.
Ne craignons pas de leur présenter en perspective ce bonheur. Car nous ne pouvons en parler sans parler aussi de la crèche, de Bethléem, de toute cette pauvreté de Jésus. Invenietis infantem pannis involutum et positum in praesepio(2). L’enfant Jésus est dans les langes, c’est là un spectacle sévère; mais ce spectacle même doit faire la joie des bergers. – La joie que nous apprendrons à nos élèves, ce sera la joie de la privation, du [sacrifice](3), de toutes les pauvretés.
II. Mais il y a là une question de pratique. Parler de privations sans conviction, il n’y faut pas songer. Commençons par nous en imposer. – En ce sens nous ne [serons](3) pas les bergers de la nuit de Noël, mais aussi nous ressemblerons à J.C. Mettons-nous dans les langes, dans la crèche et sur la paille, c.à.d. ayons l’esprit de dénuement, du dénuement joyeux. Rappelons-nous que les véritables éducateurs de l’enfance ont été les religieux; ils parlaient éloquemment des joies de la pauvreté et de la privation.
Réfléchissons sur ce que Dieu peut nous demander à cet égard. – Un maître qui ne saura rien prendre sur son caractère, qui ne s’exercera pas à se vaincre, est incapable de communiquer Jésus-Christ. Montrons-nous dans la force et l’énergie de cette victoire. Souvenons-nous que dans la lutte seule est la joie de l’âme, parce qu’elle s’y affranchit et s’y possède.
Appliquons-nous à montrer par nous-mêmes la joie que l’on garde à servir Dieu: que notre sainteté particulière réagisse sur les enfants.
III. Envisageons encore par un autre côté la crèche de Bethléem. Que nous apprennent les pauvres langes de Jésus, sinon l’esprit de simplicité ? Faisons-nous enfants, laissons un peu toutes les belles raisons de la prudence humaine, si nous voulons acquérir cette droiture du coeur nécessaire pour avoir de l’élan. L’enfance a cette naïve spontanéité, cet entraînement du coeur. Gardons-la ou plutôt sachons la retrouver, si nous voulons établir le règne de Dieu dans les âmes.
Que de sujets de réflexion! En quoi avons-nous manqué à cet esprit d’enfance ? Nous sommes-nous maintenus dans cette pauvreté ? Si nous ne sommes pas dépouillés, nous n’aurons pas d’action, nous ne saurons jamais nous dépenser.
Voici que Jésus doit naître, il sera petit enfant, il va croître peu à peu. Entrons dans ce mystère divin. Méditons sur l’accroissement de Jésus dans les âmes. Nous aussi, soyons porteurs d’une nouvelle de paix, soyons des instruments de paix entre les mains de Dieu, déposons cette paix dans nos enfants.
Le T.O se réunira Lundi. M. Allemand reçoit l’accolade fraternelle des tertiaires.
2. Lc 2, 12.
3. Lecture incertaine de ce mot.