Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes

24 feb 1851 Nîmes Tertiaires Hommes

Discussion à partir de considérations de Fénelon sur la *Parole intérieure*.

Informations générales
  • Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes
  • Cahier des procès-verbaux 1847-1851
    57. Séance du 24 février 1851
  • CE 1, p.80-82.
Informations détaillées
  • 1 ADMISSION AU TIERS-ORDRE
    1 ANGOISSE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONTRARIETES
    1 EPREUVES SPIRITUELLES
    1 FRANCHISE
    1 GRACES
    1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
    1 MORT MYSTIQUE DE L'AME
    1 MYSTIQUE
    1 PAUVRETE SPIRITUELLE
    1 REFORME DU COEUR
    1 RENONCEMENT
    1 TIERS-ORDRE MASCULIN
    1 UNION DES COEURS
    1 VOIE UNITIVE
    2 BLANCHET, ELZEAR-FERDINAND
    2 BLAUD, CLAUDE-JULES
    2 DOYEN-CAYOL, ALEXANDRE
    2 FENELON
    2 FERRY, FRANCOIS-LEON
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 LAURENT, CHARLES
    2 LEGIER, ERNEST-GUSTAVE
    2 LONDES, MARC-ALBERT
    2 MAZEL, EUGENE
    2 MONNIER, JULES
    2 SAUVAGE, EUGENE-LOUIS
    2 YZALGUIER, M.-DOMINIQUE-EUGENE D'
    3 NIMES, EGLISE SAINT-BAUDILE
  • Tertiaires de l'Assomption
  • Tertiaires Hommes
  • 24 février 1851
  • 24 feb 1851
  • Nîmes
  • Collège de l'Assomption
La lettre

Séance du 24 février [1851]

V[ice]-présidence de M. Laurent

Présents MM. Durand, Ferry, Légier, Blaud, Blanchet, Cayol, Mazel, Sauvage, Monnier.

MM. l’abbé Londès, vicaire à St-Baudile, et d’Yzalguier sont déclarés postulants.

Le procès-verbal de la dernière séance est adopté.

M. Laurent choisit pour texte de la lecture spirituelle des considérations pieuses de Fénelon sur la Parole intérieure.

La doctrine mystique développée dans ces considérations semble à M. Durand quelque chose de véritablement effrayant. La tête tourne à ces hauteurs.

M. Laurent s’applique à y faire reconnaître cependant la pure et simple doctrine de l’Evangile.

M. Durand sans contester sur les vérités que développe ce mysticisme trouve qu’il est peu accessible au plus grand nombre. Il inquiète la raison humaine. On se demande si perdre pied et se sentir dans le vide est une situation bien rassurante. Ne devient-elle pas même anormale ?

M. Laurent fait observer que nous connaissons bien peu l’ordre surnaturel de la grâce, nous ne nous en faisons pas idée, même les bons chrétiens, c’est ce qui nous jette dans ces appréhensions, dans ces angoisses, humainement, naturellement légitimes. Mais, en fin de compte, cette mort à nous-mêmes, ce renoncement absolu, ce dépouillement, où nous mènent-ils donc ? Au néant, par hasard ? Non, mais à la déification de notre pauvre humanité, par notre union avec J.C. Avons-nous si peur de perdre notre humanité, que nous hésitons à la laisser se transformer aussi glorieusement ?

M. Monnier se demande si nous sommes d’ailleurs sans secours dans cette voie de dépouillement ? Nous y mettre, c’est assurément pénible, très pénible, mais une fois l’effort fait sur nous-mêmes, que de secours nous recevons pour mener les choses à bon terme! Dieu se met de la partie: il nous ménage paternellement des contrariétés, des chagrins, des souffrances, qui nous désapproprient en détail de nous-mêmes, de nos affections, en nous faisant envisager notre rien. Forcément nous nous rejetons vers lui, par conviction et confusion de notre impuissance, de notre misère, de toutes nos pauvretés.

M. Durand admet que l’on puisse se faire une raison, comme l’on dit, avec les maladies, les peines de l’existence, les contrariétés. Mais on réagit alors par soi-même, on s’appartient toujours dans cette lutte. Au lieu que Fénelon vous dit tranquillement de vous renoncer volontairement, de vous perdre, c’est bien dur…

L’heure avancée interrompt ces réflexions communes. M. Durand exprime le regret que ce genre de communications ne se présente pas plus souvent entre nous: nous restons dans une réserve et une timidité excessives(1). Nous paraissons craindre de nous ouvrir les uns aux autres.

La séance est levée.

Notes et post-scriptum
1. La présence du P. d'Alzon y serait-elle pour quelque chose ?