- Procès-verbaux du Comité catholique de Nîmes (1875-1876)
- Séances destinées à préparer les travaux du Congrès
Séance du 10 mai 1875 - CC 6, pp. 58-62.
- 1 ACTES PONTIFICAUX
1 ART DE LA MEDECINE
1 BEAU CHRETIEN
1 COMITES CATHOLIQUES
1 COURS PUBLICS
1 EGLISE ET ETAT
1 ELEVES
1 ENSEIGNEMENT DE L'HISTOIRE
1 ENSEIGNEMENT DE LA LITTERATURE
1 ENSEIGNEMENT DE LA PHILOSOPHIE
1 FRANC-MACONNERIE
1 HERESIE
1 JEUNESSE
1 LEGISLATION
1 MAHOMETANISME
1 MAITRES
1 MONASTERE
1 PLANS D'ACTION
1 PSYCHOLOGIE
1 THEOLOGIE
1 UNIVERSITES CATHOLIQUES
2 ALLEMAND, LOUIS
2 BONAVENTURE, SAINT
2 BOUET, LAURENT-MARIE
2 CHARLEMAGNE
2 CONSTANTIN LE GRAND
2 COULET
2 GOUBIER, ALEXANDRE
2 GOUBIER, LOUIS-GUSTAVE
2 GREGOIRE DE TOURS
2 HOMERE
2 JULIEN L'APOSTAT
2 LAZARE
2 LOUIS, SAINT
2 MAHOMET
2 PAUL IV, PAPE
2 RENE, ABBE
2 RICHE
2 TORQUATO TASSO
3 ALEXANDRIE, EGYPTE
3 ALLEMAGNE
3 AVIGNON
3 MARSEILLE
3 THULE - 10 mai 1875
- 10 may 1875
- Nîmes
A huit heures et quart, ouverture de la séance par la récitation du Veni Sancte Spiritus. Le R.P. d’Alzon préside. Sont présents MM. Allemand, Gustave et Alexandre Goubier, Riche, Coulet, Bouet. Le procès-verbal de la séance précédente a été lu et adopté.
Le R.P. d’Alzon exprime le plaisir qu’il a ressenti le samedi 8 mai à l’ouverture de la conférence de Droit. Le nombre et la qualité des auditeurs lui font concevoir de belles espérances(1). Il demande à M. l’abbé René une monographie sur la fondation d’une université catholique.
La parole est à M. Allemand, chargé de faire un rapport sur la conférence littéraire. Pour remplir le triple but de notre institution, dit-il, c.à.d. pour préserver des mauvaises doctrines les jeunes gens des classes aisées, pour enrichir les intelligences de notions plus approfondies, enfin pour préparer une université catholique, il faut principalement ouvrir des conférences où s’établissent des relations de maîtres à étudiants. Il faut donc des cours non publics mais largement ouverts aux étudiants catholiques qui veulent sérieusement assister aux cours. Il faut des conférenciers choisis avec une prudence sévère; il est utile qu’ils soient séculiers, mais il est indispensable qu’ils soient catholiques romains, adhérant au Syllabus et à la profession de Paul IV. Dans la forme, ils doivent être sobres de mouvements oratoires, ne point rechercher la vaine popularité, mais s’attacher les auditeurs par le caractère sérieux de leur enseignement et l’originalité de leur pensée. Après la leçon, causeries du maître avec les élèves sur les points littéraires qui auront attiré leur attention.
Sortant du détail de la conférence littéraire, M. Allemand s’élève à la conception d’un vaste plan que l’avenir seul réalisera, si nos réunions doivent être le germe d’une université catholique, mais qu’il importe de tracer dès maintenant, afin que tout ait sa place et ses proportions. Il expose ses idées sur la classification des objets de nos futures conférences et le groupement de ces facultés ou subdivisions de facultés, si elles méritent jamais de porter ce nom et de jouer ce rôle. Le R.P. d’Alzon ayant invité M. Allemand à présenter au comité un travail approfondi sur cette matière, le présent procès-verbal n’insiste pas davantage sur cette esquisse première.
Revenant à la conférence littéraire, M. Allemand fait remarquer qu’il importe d’en retarder l’ouverture au mois de novembre. D’ici là des mesures auront été prises, des travaux exécutés pour assurer la régularité du service. En attendant, M. Gustave Goubier est proposé au comité catholique et admis comme conférencier.
M. Allemand présente une série de sujets qui peuvent être l’objet des études de la future conférence.
« Jésus-Christ dans l’art. »
« Mouvement littéraire de la société chrétienne depuis le protestantisme et sous son influence. »
« Le moyen âge a-t-il donné en littérature tout ce qu’il a promis, et pourquoi ne l’a-t-il pas donné? »
« Les thérapeutes des environs d’Alexandrie étaient-ils chrétiens? »
« Premières origines des communautés monastiques. »
« St Lazare a-t-il été le premier évêque de Marseille? »
« Origines du néoplatonisme. »
« Union de l’Eglise et de l’Etat sous Constantin. »
« Juger au point de vue historique le règne de Julien l’Apostat. »
« De l’enseignement dans les monastères d’Orient au IVème et au Vème siècles. »
« Grégoire de Tours comme auteur classique. »
« Rapports des Manichéens, des Albigeois et des Francs-maçons. »
« Rôle de Mahomet et de l’islamisme dans la philosophie de l’histoire et la littérature. »
« Ecole des Palais sous Charlemagne. »
« Mouvement littéraire chez les Arabes et les Chrétiens mis en parallèle. »
« La Jérusalem délivrée et l’Iliade comme oeuvres épiques. »
« De l’Electorat et des électeurs dans l’empire d’Allemagne. »
« Pragmatique Sanction attribuée à St Louis. »
« Traces que le séjour des papes a laissées à Avignon. »
« Identification de l’Ultimo Thule. »
« De ratione cognoscendi et de itinere mentis ad Deum, de St Bonaventure. »
« Du moulage en plâtre chez les Romains. »
« Des anciennes tapisseries. »
Le P. d’Alzon propose la question suivante: « A quelle époque remontent les écoles dans le christianisme? »
A propos du plan à suivre dans la conférence littéraire, M. le président fait remarquer qu’il importe avant tout de constituer la chaire des lettres et celle d’histoire.
Faisant allusion à une pensée de M. Allemand qui donnerait au droit une place un peu secondaire dans sa classification, le P. d’Alzon termine ses observations par cette comparaison du droit et de la médecine: le droit va de l’âme à Dieu, en allant du sujet de la loi à la loi et de la loi à son auteur. La médecine va du corps à l’âme et de l’âme à son créateur; c’est toujours le même chemin de la psychologie à la théologie.
Il est convenu enfin:
1° que M. Allemand présentera la prochaine fois sa classification des sciences et des conférences.
2° que cette réunion se tiendra par exception le mercredi 19, le lundi 17 étant le deuxième jour de la Pentecôte.
3° que M. l’abbé René organisera d’ici au 1er novembre la conférence scientifique.
Le Sub tuum récité, nous nous sommes retirés à dix heures.