- A des dames ou jeunes filles
- Retraite [sur la Passion}, commencée le 8 novembre 1863
Dix-huitième instruction [Le bon larron] - BZ 5 (notes de Cécile Varin), pp. 52-55.
- 1 AUGUSTIN
1 CONTRITION
1 FIDELITE A LA GRACE
1 FOI
1 HUMILITE DE JESUS-CHRIST
1 LACHETE
1 PASSION DE JESUS-CHRIST
1 PECHE
1 RESISTANCE A LA GRACE
1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
1 SOUFFRANCES DE JESUS-CHRIST
1 VIE DE PRIERE
1 VIE DE SACRIFICE - Tertiaires de l'Assomption
- Tertiaires Dames
- Du 8 au 15 novembre 1863
- NOV 1863
- Nîmes
- Prieuré des Religieuses de l'Assomption
Seigneur, souvenez-vous de moi lorsque vous serez dans votre royaume.
Je vais vous parler aujourd’hui, mes filles, du bon larron; c’est une des circonstances les plus touchantes de la Passion que cette conversion d’un condamné mourant à côté de Jésus, et comme dit St Augustin, élu avant d’être appelé. Examinons ensemble pourquoi de ces deux condamnés l’un fut sauvé et l’autre mourut dans son péché, et nous verrons ensuite de quel côté vous voulez vous ranger. Le bon larron fut sauvé par sa fidélité à la grâce, par sa foi et par sa prière. Voyons si pendant cette retraite, pendant qu’on vous présente Jésus souffrant, humilié et crucifié, pendant que vous êtes comme le bon larron à côté de lui, voyons si vous voulez vous convertir. C’est ici une question terrible.
Le bon larron avait commencé à blasphémer comme son compagnon. La grâce fut présentée à tous les deux. L’un continua à blasphémer, l’autre se laissa toucher et confessa Jésus humilié et crucifié. Vous ne blasphémez pas, mes filles, mais convenez du moins que souvent lorsque la grâce vous est présentée vous la refusez. Ne faites-vous pas alors comme le mauvais larron?… Pendant que vous êtes à côté de Jésus, dites-lui: Seigneur, souvenez-vous de moi! N’attendez pas davantage, confessez Jésus sur la croix par une conversion sincère, et ne vous effrayez pas d’une vie de sacrifice à laquelle vous engagera votre conversion, car après tout la vie est bien courte comparée à l’éternité.
Imitez aussi la foi du bon larron: il reconnut que Jésus était innocent, il crut en lui dans un moment où Jésus semblait être égalé à lui par le même supplice. Si le bon larron crut en Jésus sans lui avoir vu faire aucun miracle, combien plus vous, mes filles, prévenues par tant de grâces, éclairées par tant de lumières et de prédications, ne devez-vous pas répondre aux avances de votre Dieu!
La foi du bon larron mérita que sa prière fut exaucée. Dans vos prières vous vous plaignez quelquefois, mes chères filles, de n’être pas exaucées; mais priez-vous avec foi et avec le désir sincère d’être exaucées? Dites-vous du fond du coeur: Seigneur, souvenez-vous de moi!… Ne craignez-vous pas quelquefois que votre prière soit exaucée et que vous ne soyez appelées à une vie trop parfaite pour votre lâcheté. Il y a des coeurs mous et indolents qui voudraient demander à Dieu de les introduire dans son royaume sans être forcés d’abandonner le péché. Mais Dieu n’exaucera jamais une telle prière: il ne le peut pas. Demandez-lui avec sincérité de vous donner une place dans le ciel et résignez-vous aux conséquences d’une telle prière, c’est-à-dire à une vie pénitente, et rappelez-vous que vous êtes à côté de Jésus crucifié qui ne vous donnera place dans son royaume qu’autant que vous le confesserez dans ses humiliations et dans les souffrances de la croix.