- A des dames ou jeunes filles
- Retraite [sur la Passion], commencée le 8 novembre 1863
Seizième instruction [La voie douloureuse] - BZ 5 (notes de Cécile Varin), pp. 45-49.
- 1 AMOUR DU CHRIST
1 DOUCEUR
1 HUMILITE DE JESUS-CHRIST
1 OUBLI DE SOI
1 PASSION DE JESUS-CHRIST
1 PATIENCE
1 PRUDENCE DE LA CHAIR
1 REFORME DU COEUR
1 SALUT DES AMES
1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
1 SOUFFRANCES DE JESUS-CHRIST
1 UNION A JESUS-CHRIST
2 SIMON DE CYRENE
2 VERONIQUE, SAINTE - Tertiaires de l'Assomption
- Tertiaires Dames
- Du 8 au 15 novembre 1863
- NOV 1863
- Nîmes
- Prieuré des Religieuses de l'Assomption
Et portant sa croix il vint au lieu appelé du Calvaire qui ne nomme en hébreu Golgotha.
Nous allons méditer aujourd’hui, mes chères filles, sur cette voie douloureuse du Prétoire au Calvaire, que parcourut N.S.J.C. en l’arrosant de son sang. Pendant cette marche si pénible, je distingue quatre espèces de souffrances: la voie douloureuse par elle-même, les chutes de N.S., ses consolations et ses contacts.
Essayons de nous rendre compte des souffrances que N.S. endura dans son corps adorable en montant au Calvaire. Il était couvert des plaies reçues pendant la flagellation, son corps était meurtri de coups, et comprenez quel effet dut produire cette lourde croix sur les épaules du divin Sauveur. Toute vie est une voie douloureuse, que vous le vouliez ou non il faut souffrir; voyez maintenant si vous voulez sanctifier vos souffrances en les unissant à celles de J.C. Voyez si vous voulez le suivre dans cette montée du Calvaire, rappelez-vous qu’on ne le suit qu’à la trace de son sang et que c’est l’amour des souffrances qui fait les saints. Simon de Cyrène qui aida Jésus à porter sa croix dut lui causer une nouvelle souffrance: c’était sans doute un de ces hommes fort ordinaires, prudent, n’aimant pas le bruit, ne se rangeant ni d’un côté ni d’un autre, enfin de ces égoïstes qui se cachent et qui dut être bien fâché lorsque la cohorte qui conduisait Jésus le força à porter sa Croix. Quelle compagnie pour notre divin Sauveur qui aime les âmes généreuses!… Ainsi, mes filles, lorsque dans le monde, dans la pratique des bonnes oeuvres, vous rencontrez de ces personnes comme Simon, supportez-les et tâchez de dédommager N.S. de cette nouvelle souffrance en lui aidant volontairement et avec amour à porter sa Croix.
N.S. aurait pu, s’il avait voulu, porter le fardeau de sa Croix légèrement et sans faiblesse, mais non, il a voulu subir toute l’humiliation de la douleur, il a voulu paraître succomber sous le poids des souffrances, afin de nous apprendre que si quelquefois nous sommes accablés et anéantis, lui aussi a supporté cette douleur.
N.S. ne voulut recevoir que des consolations dignes de lui. Un ange vint le fortifier au moment de son agonie; c’était un secours céleste et il l’accepta. Mais lorsque sur la voie douloureuse, les filles de Jérusalem vinrent pleurer auprès de lui, oh! alors il ne voulut pas de cette consolation, il leur dit de pleurer plutôt sur elles et sur leurs enfants. Apprenons de même à ne pas rechercher les consolations trop affaiblissantes. Recevons sans doute celles qui peuvent nous fortifier, mais sachons cependant souffrir seuls. La tradition rapporte une autre consolation qui cependant s’offrit au divin Maître, et celle-ci ne fut pas refusée. Une femme, Véronique, s’avançant silencieusement vint essuyer avec un voile la face de Jésus, défigurée par le sang, la poussière, la sueur et tous les outrages qu’on lui avait fait souffrir, et cette face adorable s’imprima sur le voile de la pieuse femme. Oh! allez, mes filles, allez comme Véronique offrir à Jésus cette consolation! Quoique ressuscité d’entre les morts et ne devant plus mourir, Jésus est encore cependant outragé par les impies; allez silencieusement avec le voile de votre coeur essuyer sa face adorable, et priez-le d’imprimer douloureusement sur ce voile les marques de son sang et de sa couronne d’épines.
Voyez, en quatrième lieu, mes filles, et rendez-vous compte des souffrances que N.S. endura par son contact avec les hommes grossiers qui l’environnaient. Apprenez par cet exemple à être douces, patientes, prévenantes envers les personnes qui vous déplaisent. Jésus marchait avec deux larrons, et vous pouvez bien penser que sa douceur habituelle ne se démentit pas avec eux. Aussi l’un des deux se convertit. Peut-être par vos bons procédés pourriez-vous contribuer à la conversion d’une de ces âmes avec lesquelles on est obligé quelquefois de parcourir la voie douloureuse de la vie. Sachez d’ailleurs que N.S. sera consolé et dédommagé de cette dernière souffrance si vous êtes avec vos frères comme il était avec la compagnie si peu digne de lui qui l’environnait.