- TD51.363
- Retraite sur l'esprit des Oblates de l'Assomption.
- XXIX - Les relations extérieures.
- Orig.ms. ACOA; cop.ms. J48; T.D. 51, pp. 363-365.
- 1 LUTTE CONTRE LE MONDE
1 OBLATES
1 PARLOIR - Oblates de l'Assomption.
- septembre 1876
- Nîmes.
Misericordia et veritas te non deserant, circumda eas gutturi tuo, et describe in tabulis cordis tui.
Conversatio nostra in coelis est.
Leurs dangers; Moyen d’éviter ces dangers; Moyen de les transformer en instruments de bien.
1° Dangers.
1 – La dissipation. On s’y remplit des vains bruits du monde. Qu’allez-vous faire au parloir? Apprendre des nouvelles. Je crains bien que ces nouvelles ne vous plaisent plus que vos études, vos travaux, vos lectures, vos visites au Saint-Sacrement.
2 – Les louanges. On vous y en fait que l’on ne pense pas, mais enfin on vous en fait de fréquentes et qui vous donnent de l’amour-propre.
3 – La surexcitation de votre imagination. On vous fait certaines descriptions qui font sortir votre imagination du couvent, et que résulte-t-il de tout cela?
4 – Les idées mondaines. On entend porter certains jugements, manifester certains désirs, on y prend part, l’esprit de charité s’en va. On juge les soeurs comme on a entendu juger le public.
5 – Les regrets. On est si bien au parloir, c’est là que se ressoudent les liens que l’on avait brisés!
6 – La perte de la vocation. De regrets en regrets on plante tout là, on préfère le monde, la famille, les affections à Dieu.
2° Moyens d’éviter les dangers des relations.
1 – La fuite des parloirs. Cela coûte, mais peu à peu on s’y fait.
2 – L’amour des préoccupations sérieuses en ce sens que l’on s’applique à bien faire tout ce dont on est chargé, on s’affectionne à son travail et on préfère le finir plutôt qu’aller perdre son temps [en] de vaines conversations.
3 – L’amour de la prière. Une religieuse qui aime le commerce avec Notre- Seigneur, aime bien moins le commerce des hommes. Entre la chapelle, ou tout au moins le silence de la salle de communauté, son coeur ne saurait balancer.
4 – L’amour de Notre-Seigneur.
Si les Apôtres n’avaient fait que prier, ils n’eussent pas converti le monde, mais en aimant Notre-Seigneur on peut éviter les dangers des parloirs. Qu’en face de chaque personne que vous recevez vous puissiez dire intérieurement à Notre-Seigneur: « Mon Dieu, je vous aime mille fois plus », cela suffit.
5 – La disposition à tout dire à vos supérieurs: si vous venez au parloir avec les personnes qui ne rêvent que cachotterie, malheur à vous, ce sont des pièges; vous vous y laisserez prendre.
6 – L’examen aux pieds de Notre-Seigneur de tout ce qui a pu vous nuire, et la résolution de le repousser désormais et de vous précautionner.
3° Moyens de se servir utilement des parloirs.
1 – N’entretenez de relations que dans le but d’aider à la gloire de Dieu. Si vous êtes fidèle à ce système, ou les parloirs diminueront vite ou vous serez une apôtre.
2 – Amenez tout à des sujets sérieux. On les acceptera, tant mieux! On ne les acceptera pas, vous aurez reconquis votre liberté.
3 – Posez-vous en apôtre. Faites des sermons, ce sera un moyen de faire un vrai bien. Si l’on ne revient pas, les parloirs ne vous auront pas nui.
4 – Certaines gens parlent toujours, vous ferez du bien par un silence significatif.
5 – Ayez aussi le courage de parler clair. Il y a des gens qui ne comprennent pas, si on ne leur parle catégoriquement.
6 – Faites sentir que vous aimez votre état; croyez que vous inspirerez par là une vraie confiance.
7 – Enfin si on vous écrase, parlez un peu de la mort, du jugement, de l’enfer; mais somme toute, détestez les parloirs et aimez la solitude et votre communauté(1).