- TD51.097
- [Notes sur des sujets de retraite pour des religieuses vers 1845]
- [X. Sur la passion de Notre-Seigneur]
- Orig.ms. BN10, pp. 115 et 117-119; T.D. 51, pp. 97-98.
- 1 PASSION DE JESUS-CHRIST
1 VIE DE SACRIFICE - Religieuses.
- vers 1845
Christus passus est pro nobis, vobis relinquens exemplum, ut sequamini vestigia ejus.
En venant aujourd’hui, mes Soeurs, vous entretenir des douleurs et de la mort de notre divin Maître, j’ai cru devoir me rappeler l’auditoire que j’étais chargé d’édifier, et j’ai cherché dans les innombrables sujets de réflexion que nous fournit la passion de notre Sauveur, quelque chose qui fût plus propre à faire du bien à vos âmes. Nous sommes tous pécheurs, m.f., mais tous ne commettons pas les mêmes fautes, nous ne violons pas les mêmes lois; mais puisque Jésus-Christ est venu pour effacer les péchés du monde, occupons-nous plus particulièrement des péchés qu’il a dû détruire en nous d’autre part.
[2] PASSION.
Christus passus est pro nobis, vobis relinquens exemplum, ut sequamini vestigia ejus. I, S. Pierre, 2, 21.
Ces paroles du prince des apôtres expliquent tout le mystère de la croix. Le Christ a souffert pour nous tous, et dans ses souffrances il a trouvé le prix du rachat du genre humain. Mais la contemplation des souffrances de notre divin Maître ne doit pas seulement exciter les sentiments d’une stérile reconnaissance. En souffrant il a voulu nous laisser un modèle, afin que nous puissions marcher sur ses traces. Christus passus est pro nobis, relinquens vobis exemplum, ut sequamini vestigia ejus, et par là sont confondus ceux qui prétendent que Jésus ayant payé la dette de tous par sa mort, il est inutile que les hommes s’occupent d’achever en eux par la mortification et la pénitence l’oeuvre de leur rédemption. Jésus-Christ est mort pour nous, mais le Saint-Esprit nous le déclare, ce serait bien inutilement que nous réclamions les bienfaits de son sang, si nous ne voulions en marchant sur ses traces nous en appliquer les fruits. Christus… Or, voilà l’unique considération à laquelle j’ai voulu m’arrêter. En venant vous parler des douleurs de mon Maître, du grand sacrifice qu’il a offert pour votre salut et pour le mien, j’ai voulu vous le montrer, vous apprenant à vous sacrifier vous-mêmes. Voici donc tout mon dessein. Je prétends vous faire voir dans le récit de la passion, le modèle du sacrifice, sacrifice que le chrétien doit s’imposer pour s’élever jusqu’à la perfection.