- TD49.042
- [Notes de lectures et d'exercices littéraires]
- Sixième cahier. Extraits divers. Sur la philosophie moderne. Détails sur la vie de Socrate et sur sa philosophie.
- Orig.ms. CU 116; T.D. 49, pp. 42-43.
- 1 AMOUR DES AISES
1 ATHEISME
1 BIEN SUPREME
1 BONHEUR
1 FORMATION DU GOUT POUR LE BEAU
1 IDEES REVOLUTIONNAIRES
1 IMMORTALITE DE L'AME
1 INDIFFERENCE
1 MATERIALISME
1 PEUPLE
1 PHILOSOPHIE MODERNE
1 POUVOIR
1 PROVIDENCE
1 REVOLUTION DE 1789
1 SAGESSE HUMAINE
1 SCEPTICISME
1 SOUVERAINETE DIVINE
2 SOCRATE
2 SOPHRONISQUE - 1826-1830
- Paris
[A] Philosophes du dix-huitième siècle.
Ils sont divisés en quatre classes. Les athées qui ne reconnaissent pas de Dieu, les matérialistes qui ajoutent à cette première erreur celle de mettre l’homme au rang des bêtes, les théistes qui font un dieu qui ne voit ni n’entend, et les déistes, qui sont aussi pyrrhoniens, qui doutent de la révélation et croient à la mort de Socrate. Il ne faut cependant pas croire que ces systèmes soient bien distincts, ils se confondent entre eux et l’on peut y ajouter les sceptiques qui ne croient rien et les indifférents qui croient tout. Ces philosophes soulevèrent le peuple en l’excitant contre l’autorité et en le flattant par la licence des plaisirs, et comme il leur fallait du nouveau en tout, ils renversèrent tout et nous avons vu les suites de leurs vues.
[B] Détails sur la vie de Socrate et sur sa philosophie.
Il était fils du sculpteur Sophronisque et d’une sage-femme. Il exerça quelque temps la profession de son père, mais les beautés que son ciseau faisait sortir du marbre lui donnèrent l’idée des beautés de l’harmonie de l’univers. Il aima la sagesse et prit une voie non encore frayée, sans s’abandonner aux jeux de mots des sophistes, ni aux inutiles recherches des philosophes. Son but fut de trouver le bonheur. Il admettait un Dieu souverain et sous lui d’autres dieux, mais il les dépouillait des faiblesses humaines, dont les poètes les avaient revêtus. Sans donner une idée juste de la nature de Dieu, il reconnaissait son existence et sa providence. Son principe était: adore dieu, honore tes parents, obéis aux lois, fais du bien à ceux qui t’en font. Il prétendait qu’un seul bien était la source de tous les autres.
Il reconnaissait la voix de son génie, dont il entendait la voix quand il devait y avoir du danger dans une entreprise. Le génie se taisait, lorsque le succès devait la couronner. Accusé faussement, il se défendit avec trop de noblesse pour ne pas blesser les juges. Sa mort fut digne de sa vie, et même après avoir pris le poison, il entretint ses disciples sur l’immortalité de l’âme. Il avait une méthode particulière d’enseigner. Il n’avait pas d’heures fixes, ni de cours, mais au milieu de quelques personnes il profitait d’un incident pour faire tomber la conversation sur un sujet de philosophie, qu’il traitait alors avec plaisir.