- TD48.301
- [Notes d'instructions diverses]
- Plan [De la volonté].
- Orig.ms. CU 34, pp. 43-46; T.D. 48, p. 301.
- 1 BIEN SUPREME
1 CREATEUR
1 DESIR
1 POSSESSION DE DIEU
1 SAINTS DESIRS
1 THOMAS D'AQUIN
1 TRIPLE CONCUPISCENCE
1 VOLONTE
1 VOLONTE DE DIEU - A des femmes sans doute.
- 1844-1854
Nous considérerons aujourd’hui la volonté dans ses rapports avec Dieu et avec les créatures.
1° La volonté, dit S. Thomas, est un désir raisonnable. Or un désir est l’inclination de celui qui désire vers l’objet désiré. Mais je ne puis rien désirer que ce qui me convient, que ce qui m’est bon ou du moins que ce qui me paraît tel. Je ne puis donc désirer que le bien, et par là je puis concevoir combien je suis coupable contre ma propre nature, lorsque je cherche le bien là où il n’est pas.
Ma volonté, lorsqu’elle recherche le bien, est mue par quelque chose d’extérieur. Si elle agit, c’est qu’il lui manque quelque chose. Différence à cet égard entre Dieu et la créature. Lorsque je suis malade, affamé, je cherche à guérir ma maladie, à apaiser ma faim. Donc je ne me suffis pas à moi-même. Donc je dois chercher hors de moi mon bonheur. Donc: 1° je fais violence à ma nature, lorsque je rapporte tout à moi; 2° Dans l’impossibilité où je suis de chercher un motif extérieur de ma volonté, il faut que j’apprécie en qui seul je trouverai le repos. Notez que je ne puis me servir des créatures en les rapportant au créateur.
Oui, Dieu est cause de ma volonté, soit comme créateur, soit comme principe de tout bien. Comme créateur, il est la cause de son être – et à ce titre elle lui appartient, – soit comme principe de tout bien, et à ce titre encore il a le droit de la diriger, puisqu’elle ne peut prendre son repos qu’en lui seul. En sorte que l’homme tend vers lui, alors même qu’il s’en éloigne, parce qu’il ne s’éloigne de lui que parce qu’il voit le bien suprême là où il n’est pas. D’où: 1° crime d’enlever à Dieu ce qui lui appartient; 2° folie et malheur de se tromper sur la notion du bien.
Personne, je le répète, ne veut le mal en soi, mais on se laisse entraîner et séduire. Tous les êtres désirent le bien en ce qu’il leur semble bien. Mais la concupiscence les séduit, les entraîne. Unusquisque tentatur, a concupiscentia sua abstractus et illectus. L’influence de la concupiscence est incontestable.
Mais, direz-vous, la concupiscence détruit la volonté. Non, elle ne la détruit [pas], elle la fausse; mais en la faussant, elle la suppose.
Enfin, il faut distinguer le bien en soi de ce qui nous paraît bien. Or le bien en soi, c’est Dieu. Mais les hommes se trompent quelquefois, selon le point de vue où ils se placent. Et voilà où nous en sommes. Nous jugeons bien le mal, et mal le bien, et cela est l’effet de la concupiscence.