- OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|II. MEDITATIONS POUR RETRAITES. APPENDICE
- V. DE L'ACTE EXTERIEUR DE LA FOI
[IIa - IIae, q. 111.] - Méditations sur la perfection religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1927, II, p. 415-417.
- BI 9
- 1 APOSTOLAT DE LA VERITE
1 BON EXEMPLE
1 EXTENSION DU REGNE DE JESUS-CHRIST
1 FOI
1 GLOIRE DE DIEU
1 MARTYRS
1 RELIGIEUX
1 SOCIETE
2 PAUL, SAINT - 1875
I. [Nécessité de faire des actes de foi. (Ibid., a. 1.)]
Dieu veut être servi par tout mon être, l’âme et le corps. il veut non seulement l’adhésion intérieure de ma foi, il veut mon adhésion extérieure, et cette adhésion se rapporte aussi à l’obligation que j’ai de proclamer publiquement ma foi en Dieu. Dieu n’a pas fait de moi un être isolé, il veut que je vive en société et, à proprement parler, le plus important de mes devoirs sérieux est de proclamer la foi en Dieu souverain Maître de toutes choses et les vérités qui découlent de cette vérité première. Hélas! les châtiments qui pèsent sur la société ne viennent-ils pas, non de la négation de Dieu, mais de la disposition des hommes à agir comme si Dieu n’existait pas?
C’est donc à moi de voir quelle énergie je veux mettre dans ma confession de foi. J’ai aussi à examiner sérieusement en combien de circonstances j’ai rougi de confesser ma foi. Les martyrs la confessaient devant les juges et les bourreaux; quant à moi, en combien de circonstances n’ai-je pas eu honte de me poser d’une façon catégorique en face des ennemis de Dieu? Mon exemple eût entraîné des créatures lâches vers l’accomplissement de la loi divine; j’ai hésité, et qu’en est-il résulté? J’ai laissé s’affaiblir chez les autres une foule de désirs timides, incomplets, qui n’attendaient que la confession de ma foi pour se transformer.
II. [Raisons de confesser sa foi. (Ibid., a. 2.)]
[1° Rendre gloire à Dieu.] Si la foi m’est nécessaire, la confession de ma foi ne l’est pas moins. Saint Paul l’a dit: Corde enim creditur ad iustitiam, ore autem confessio fit ad salutem(1) Sans doute, cette confession publique je ne suis pas tenue de la faire sans cesse, mais toutes les fois que c’est utile pour rendre gloire à Dieu et édifier le prochain. « Qui n’aura confessé devant les hommes, je le confesserai devant mon Père(2), » dit Jésus-Christ. Eh bien, il faut que j’aie le courage de confesser Dieu, auteur de ma vie, au péril de cette même vie, afin qu’il me donne la vie éternelle. C’est pour moi une question de vie ou de mort éternel. Y aurait-il jamais une question de nécessité plus grande que celle-là?
[2° Edifier le prochain.] Secondement, je dois confesser ma foi toutes les fois que l’utilité du prochain l’exige. Si je n’étais qu’un simple fidèle, je devrais confesser ma foi en présence de certaines attaques où la majesté de Dieu est par trop insultée, [et] dans certaines circonstances, au péril de ma vie. Mais je suis religieux, et religieux plus spécialement consacré à l’extension du règne de Notre- Seigneur dans les âmes. La première condition pour entrer dans l’esprit spécial de ma vocation, c’est de confesser ma foi afin de la répandre autour de moi et de procurer le plus possible à l’Eglise des hommes énergiques, de vrais chrétiens qui, à leur tour, se posent sans rougir en vrais serviteurs de Jésus-Christ et réparent par leur zèle pratique les attaques incessantes de l’incrédulité. -Que de questions sérieuses à me poser sur ce point! Que de déplorables désertions à réparer chez les autres, que je n’ai pas suffisamment soutenus par la confession de ma foi! Hélas! et que de demi-apostasies de ma part!
2. "*Qui confitebitur me coram hominibus, confitebor et ego eum coram Patre meo*. (Matth. X, 32.)