- OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|II. MEDITATIONS POUR RETRAITES. APPENDICE
- DE L'ESSENCE DE LA VERTU HUMAINE
- Méditations sur la perfection religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1927, II, p. 392-394.
- BH 5
- 1 AUGUSTIN
1 BONTE MORALE
1 INTELLIGENCE
1 PRUDENCE
1 THOMAS D'AQUIN
1 VERTUS
1 VOLONTE - 1875
I. -Pour nous faire une idée exacte de la vertu surnaturelle, il faut dire un mot de la vertu humaine. C’est une perfection de notre puissance dans l’ordre de nos actions, car la vertu a essentiellement un objet pratique. Elle a des actes à accomplir. Elle nous rend bons, et son but doit toujours être bon.
En un mot, selon la définition acceptée par saint Thomas, la vertu est une bonne qualité de l’âme, par laquelle on vit régulièrement, dont nul ne peut mal se servir, que Dieu forme en nous sans nous(1).
Cette dernière partie s’applique aux vertus infuses.
La vertu est évidemment dans les puissances de l’âme, comme dans son sujet.
Elle peut être dans diverses facultés en tant qu’elles se rapportent à la volonté.
L’intelligence peut être et est le sujet de la vertu, mais seulement par ses rapports avec la volonté, principe de nos actions morales.
Au fond, c’est la volonté avec son double mouvement d’attraction et de répulsion (le concupiscible et l’irascible) qui est le sujet de la vertu(2)(3). [Q. LV et LVI, passim.]
II. -La vertu la plus nécessaire à la vie humaine c’est la prudence. Bien vivre, pour l’homme, consiste à bien agir, car il ne s’agit pas seulement de faire, il faut bien faire. Pour cela il faut se proposer un but qui soit bon, et employer des moyens convenables pour l’atteindre. Il s’ensuit qu’il faut bien choisir.
Il est donc besoin d’une vertu intellectuelle, la prudence, qui, perfectionnant la raison, montre à la volonté son vrai but et les moyens les plus aptes à le procurer. [Q. LVII, a. 5.]
III. -On distingue en général les vertus en intellectuelles et morales, selon qu’elles s’adressent plus particulièrement à la spéculation ou à l’action.
Mais, au fond, il est impossible d’exercer son intelligence sans la volonté, et de pratiquer les actes de vertu sans réflexion, sans le secours de l’intelligence.
C’est l’homme tout entier qui doit pratiques la vertu. [Q. LVIII, a. 2.]
3. Cette note indique suffisamment à quel point le P. d'Alzon estimait insuffisantes les quelques propositions qu'il formule ici sur la *nature* et sur le *sujet* des vertus, deux points auxquels saint Thomas consacre deux questions d'une importance considérable surtout du point de vue philosophique, la LVe: *De virtutibus quantum ad earum essentiam*, et la LVIe: *De subjecto virtutum*.2. Pour les commençants, ce paragraphe devra être commenté par le maître des novices. (Note du P. d'Alzon.)