- OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|INSTRUCTIONS AUX TERTIAIRES DE L'ASSOMPTION.|INSTRUCTIONS POUR LES REUNIONS DU TIERS-ORDRE (1879).
- SACERDOCE.
- Instructions aux Tertiaires de l'Assomption, 1878-1879. Paris, Maison de la Bonne Presse, 1930, p.87-91.
- CO 126
- 1 AMOUR DU CHRIST
1 APOSTOLAT DE LA VERITE
1 APPRECIATION DES DONS DE DIEU
1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE PRETRE
1 CORPS DE JESUS-CHRIST
1 DEVOIRS DU PRETRE
1 EDIFICE DU CULTE
1 FIDELES
1 JESUS-CHRIST AUTEUR DE LA GRACE
1 JEUDI SAINT
1 JUGEMENT DERNIER
1 MAUVAIS PRETRE
1 MINISTERE SACERDOTAL
1 PRETRE
1 SACERDOCE
1 SACERDOCE DE JESUS-CHRIST
1 SACREMENTS
1 SACRIFICE DE JESUS CHRIST
1 SACRIFICE DE LA CROIX
1 SACRIFICE DE LA MESSE
1 SAINTETE DU CLERGE
1 VIE DE PRIERE
1 VIE DE SACRIFICE
1 VIE SPIRITUELLE
1 VOCATION SACERDOTALE
2 PIERRE, SAINT
3 AMERIQUE
3 INDES - Tertiaires de l'Assomption
- 1879
- Nîmes
Jésus-Christ, en disant à ses apôtres: Hoc facite in meam commemorationem(1), établissait le sacerdoce et lui donnait le droit d’immoler la divine victime et de la faire descendre du ciel, sans quoi elle ne pourrait pas être immolée sur la terre. Etudions cette institution du sacerdoce, non pas en elle-même, mais dans les bienfaits qu’elle nous apporte.
I. Jésus-Christ est le prêtre éternel: Juravit Dominus et non paenitebit eum: tu es sacerdos in aeternum(2). Jésus- Christ est toujours vivant pour intercéder pour nous: Semper vivens ad interpellardum pro nobis(3); mais il est au ciel, où il est assis à la droite de son Père, et ce n’est qu’à la fin des temps qu’il reviendra d’une manière visible pour juger les vivants et les morts. D’autre part, les sacrifices figuratifs ont cessé, et pourtant le prophète avait dit: « Mon nom est grand parmi tous les peuples, et voilà que du lever du soleil jusqu’à son coucher on offre et l’on sacrifie à mon nom une victime pures. »(4).
Comment s’offrira cette victime, et où est-elle, sinon dans l’Eucharistie? Et qui offre cette victime? Jésus-Christ, sans doute, mais d’une manière invisible, les prêtres catholiques représentant Jésus-Christ pour continuer le sacrifice de la croix. Et, en effet, un sacrifice se continue du lever du soleil jusqu’à son coucher, et au moment où les protestants venaient nier la présence réelle, les prêtres catholiques, aux Indes et au Nouveau-Monde, avaient réalisé la prophétie d’une manière plus exacte encore, puisqu’il n’y avait pas un seul point du monde, du lever au coucher du soleil, où la victime ne fût offerte et où le sacerdoce ne fût allé porter ses pas pour continuer le sacrifice de la croix, de telle sorte qu’on peut dire que Jésus-Christ est immolé en un plus grand nombre de lieux à mesure qu’il est plus nié en quelques-uns dans la grande marque de son amour.
II. Et comment se fait ce prodige? Par un pouvoir divin donné aux hommes: « Ceci est mon corps, ceci est mon sang. -Faites ceci en mémoire de moi. -Quiconque mange et boit indignement, mange et boit son jugement. »(5) Voilà pour les fidèles. Et c’est pourquoi, avant de prendre part au sacrifice, ils doivent s’éprouver; mais cette épreuve, très nécessaire pour eux, est bien autrement nécessaire au prêtre pour commander au Fils de Dieu de descendre du ciel en terre. Or, il y a des prêtes indignes, et il importe ici de savoir que cela ne les empêche pas de conserver leur droit de commander au divin Sauveur et de le faire descendre dans leurs mains sacrilèges. Et pourquoi Jésus-Christ souffre-t-il de recevoir une pareille insulte? Pour les chrétiens; et pour leur témoigner son amour, rien ne l’arrête, pas même l’abomination du canal par lequel il passe pour arriver jusqu’à des coeurs bien préparés.
III. Or, c’est ici que je reviens sur deux ou trois conséquences très rigoureuses. Si, à proprement parler, l’Eucharistie est la vie de nos âmes comme les aliments sont la vie du corps, de quelle importance ne nous est-il pas de prier pour les prêtres, afin qu’ils soient tout saints. Les sacrements, sans doute, opèrent en nous, quel que soit le ministre qui nous les confrère; mais qu’il est triste de penser que Jésus-Christ, pour arriver jusqu’à nous, pourrait subir les plus horribles outrages de ceux qui le déposent sur nos lèvres. Prions, prions pour que tous les prêtres soient des saints.
Secondement, nous faisons une oeuvre excellente quand nous nous occupons des vocations sacerdotales, et que nous nous efforçons de procurer au divin Maître des serviteurs comme il les désire. Les ouvriers sont rares, et que n’y a-t-il pas à faire en ce moment? Souvenons-nous que préparer de bons prêtres, c’est donner à Jésus-Christ les moyens les plus efficaces de dilater son empire.
Prier pour les prêtres, c’est prier pour nous. Les prêtres sont prêtres pour nous; ils sont les ministres de Jésus-Christ, mais en un sens ils sont nos serviteurs. S’ils distribuent le pain eucharistique -et ils ne sauraient être trop saints pour de telles fonctions, -ils sont aussi chargés de distribuer le pain de la parole, et ici les fruits de cette parole dépendent beaucoup de leur sainteté personnelle. Que faisons-nous pour payer à Jésus-Christ notre dette de reconnaissance en échange des bienfaits qu’il nous communique par ses prêtres? Toute grâce vient de Jésus-Christ; mais la grâce prend des courants admirables pour aller des prêtres aux fidèles et des fidèles aux prêtres quand, à l’action du Sauveur, se joint l’action de la prière du fidèle.
IV. N’oublions pas enfin que s’il y a un sacerdoce de la nouvelle loi marqué d’un caractère spécial, tous les fidèles, selon l’expression de saint Pierre, sont marqués pour un sacerdoce royal dont les actes doivent être des actes de sainteté personnelle(6). Jésus-Christ veut avoir des temples extérieurs avec des prêtres, hommes choisis pour offrir le sacrifice par excellence; mais il veut avoir aussi des temples intérieurs qui sont nos âmes, ornés des vertus qui en font la beauté. Il veut la flamme de nos coeurs pour consumer la victime, et là quelquefois il intervertit les rôles. Dans le sacrifice eucharistique, le prêtre, c’est un homme marqué d’un caractère; la victime, c’est Jésus-Christ. Dans ce sacrifice intérieur offert au plus intime de nos âmes sur l’autel de notre coeur, le prêtre c’est Jésus- Christ, la victime c’est nous. Pensons-y, et si Jésus- Christ est victime et prêtre à la fois, voyons combien nous aussi nous devons participer à sa qualité de victime et à son sacerdoce, victimes pour nous immoler, victimes pour nous laisser immoler.
2. "Le Siegneur a juré, et ne s'en repentira point; vous êtes prêtre pour l'éternité." (Ps. CIX, 4.)
3. "Toujours vivant pour intercéder en notre faveur." (Hebr. VII, 25.)
4. *Ab ortu solis usque ad occasum magnum est nomen meum in gentibus, et in omni loco sacrificatur nomini meo oblatio munda*. (Mat. I, II.)
5. *Hoc est corpus meium...Hic est sanguis meus...(Matth. XXVI, 26, 28.) -Hoc facite in meam commemorationem. (Luc. XXII, 19.) -Qui enim manducat ex bibit indigne judicium sibi, manducat et bibit. (I Cor. XI, 29.)