- TD 9.224
- ARTICLES
- ETAT - DIEU.
- La Croix,I, novembre 1880, p. 497-501.
- TD 9, P. 224.
- 1 ACTION DE DIEU
1 ADMINISTRATION PUBLIQUE
1 ATHEISME
1 CATHOLIQUES SANS FOI
1 CHATIMENT
1 CLERICAUX
1 CONSCIENCE MORALE
1 CONSERVATEURS ADVERSAIRES
1 DIEU LE PERE
1 DIVORCE
1 DROITS DE DIEU
1 DROITS DE L'HOMME
1 EGLISE ET ETAT
1 ENSEIGNEMENT OFFICIEL
1 ETAT DIEU
1 FAMILLE
1 FAUSSE SCIENCE
1 FOI
1 FRANC-MACONNERIE
1 HAINE CONTRE DIEU
1 IMMORTALITE DE L'AME
1 IMPOTS
1 LEGISLATION
1 LOI DIVINE
1 LOI HUMAINE
1 MARIAGE
1 MINISTRE
1 MONOPOLE UNIVERSITAIRE
1 MORALE
1 NATURALISME
1 OUVRIER
1 PAGANISME
1 PANTHEISME
1 PARLEMENT
1 PERFECTIONS DE DIEU
1 PERFECTIONS DE JESUS-CHRIST
1 PEUPLE
1 PHILOSOPHIE MODERNE
1 PRESSE
1 PROLETARIAT
1 PROLETARIAT ADVERSAIRE
1 PROPRIETES FONCIERES
1 PUISSANCE DE DIEU
1 QUESTION SOCIALE
1 REPUBLIQUE
1 REVOLUTION ADVERSAIRE
1 SATAN
1 SUFFRAGE UNIVERSEL
1 TRANSFORMATION SOCIALE
1 TRINITE
1 VERITE
2 BERT, PAUL
2 DANTON
2 FAVRE, JULES
2 FERRY, JULES
2 GAMBETTA, LEON
2 LACORDAIRE, HENRI
2 PLATON
2 ROUSSEAU, JEAN-JACQUES
2 SPARTACUS - novembre 1880.
- Paris
Un nouveau dieu paraît à l’horizon. L’ancien semble trop vieux à la révolution cosmopolite, on n’en veut plus, on le remplace par autre chose.
Le vieux Pan des païens, surtout avec ses pieds de bouc, cachet du diable, apparaît encore. Le paganisme défiait les forces de la nature et les trois quarts et demi des dieux, à moins qu’ils ne fussent sortis des enfers, étaient ces forces fatales, toutes puissantes, croyait-on, placées sur les autels.
On peut trouver cela bien usé, pourtant on y revient, et je me rappelle la conférence du P. Lacordaire où, après avoir parlé de Dieu, le Père tout-puissant, il nous montre la philosophie moderne faisant semblant de croire à la nature, la mère toute-puissante, matrem omnipotentem. Cette philosophie, qui n’est autre que le panthéisme, le Grand-Tout divinisé, voulait se traduire en pratique; sans doute, il est bon de dire que la divinité communique son être à tout, et nous devenons ainsi des dieux ou des parties de Dieu, mais il est nécessaire qu’elle se manifeste d’une manière sensible, palpable: la nouvelle déesse, ou le nouveau dieu, à votre choix, s’est incarné dans l’Etat, et nous avons l’Etat -Dieu. Or, ce dieu d’un nouveau genre se présente sous diverses formes qu’il est bon d’étudier.
I. Que le panthéisme soit le secret de la franc-maçonnerie, nul n’en doute plus, s’il a étudié avec quelque soin les livres et les journaux de cette secte infernale. Or, la franc- maçonnerie régnant dans les Etats modernes, s’efforce de faire croire que tout Etat est la divinité suprême; et c’est ainsi que l’homme espère se diviniser lui-même. La source du pouvoir est, pour les chrétiens, en Dieu même, pouvoir infini: Omnis potestas a Deo, dit saint Paul; mais qu’est-ce que le droit divin? On ne reconnaît plus que le pouvoir du peuple manifesté par la promulgation des droits de l’homme.
On ne saurait trop insister sur cette lutte, qui n’a pas seulement commencé aujourd’hui. La fable ne nous montre-t-elle pas les Titans cherchant à escalader le ciel; le mythe de Prométhée y volant le feu et condamné à avoir perpétuellement le foie dévoré par un vautour; n’est-ce pas une figure très significative des prétentions usurpatrices de l’homme et du châtiment qui les suit?
Il y a aujourd’hui un nouvel effort. Ce que Dieu pouvait jadis, c’est l’Etat qui le peut aujourd’hui: d’où vous voyez les droits de l’Etat sur les questions religieuses. A proprement parler, l’Etat ne veut pas trop persécuter la religion, à condition que la religion sera un moyen de gouverner: instrumentum regni. Quant à la conscience, elle a une bonne base: LA LOI. -Quelle loi? Eh! la loi faite par nos législateurs. Mais cette loi change si souvent; voulez-vous par hasard que nous restions dans l’immobilité? Non, non, un peu de changement fait du bien, même à la conscience. Alors il n’y a plus de stabilité, même pour ce que l’homme porte de plus intime au coeur? Si vous y tenez, vous avez les principes éternels que M. Jules Favre plaçait assez souvent dans ses discours, et vous savez aussi comment il les appliquait.
L’Etat omnipotent ne connaît d’autre conscience que celle dont on peut changer comme on change de chemise.
L’Etat-Dieu ou Dieu l’Etat, traitant ainsi la conscience des citoyens, on comprend le cas qu’il doit faire d’engagements pris par lui. Un ministre ouvrira une négociation, la négociation aura abouti, mais quelques puissants personnages ne voudront pas des résultats obtenus: le ministre sera mis à la porte et la négociation mise au panier. Que cela donne une haute idée de l’honneur d’un Etat jouant ainsi avec sa parole, qu’importe? Est-ce que jamais on a cru qu’entre la République et l’honneur il y avait une ombre de rapport?
L’Etat-Dieu ne doit rien à personne; à lui on lui doit tout, surtout l’impôt; comptez sur lui pour le faire rentrer. Telle est la forme d’adoration qui lui plaît le plus.
Dieu, infiniment simple dans sa perfection, est essentiellement un, et c’est dans sa simplicité et son unité infinie qu’il crée l’univers et qu’il le conserve. L’Etat-Dieu est loin d’être simple et un, puisqu’il y a en lui autant de fragments de pouvoir qu’il y a de cervelles, lesquelles ont le droit de changer autant qu’il leur plaît.
L’unité de Dieu se manifeste dans son oeuvre; gardez-vous de croire que l’ombre d’unité puisse exister là où le changement perpétuel est le droit fondamental.
Dieu agit par lui-même; et s’il appelle les créatures en part de son oeuvre, c’est par effet de sa générosité envers elles. Pour l’Etat, c’est bien différent; faire quelque chose par lui-même: impossible; il lui faut des ministres par dizaines, des préfets par centaines, des employés par cent mille, des électeurs par millions; et, l’électeur étant la base du pouvoir, jugez le gâchis que font des huit ou dixièmes de millions contre plus ou moins de huitièmes ou dixièmes de millions. Qui décidera s’il y a choc? Au fond, une voix devrait décider, mais ceux qui tiennent l’urne en mettent, avec un peu d’habileté, autant qu’il leur plaît, et c’est ainsi que le suffrage universel, le dieu suprême dans l’Etat, aboutit à une tricherie, pour ne pas employer un autre nom.
II. Le Dieu des chrétiens, seconde personne de la Sainte Trinité, est la vérité infinie, source de toute vérité; il est le rayon de l’éternelle vie et de l’éternel bien qui est le Père; il en est l’image, le caractère, splendor gloriae et figura substantiae ejus; en un sens, sa lumière est si éblouissante qu’elle est inaccessible. Le Père habite cette inaccessible lumière. En même temps, cette lumière, ses proportionnant à la faiblesse de notre intelligence, illumine tout homme venant en ce monde. Toujours la même, toujours immuable, elle se communique à tous selon leur capacité de recevoir. Pour l’Etat-Dieu, c’est bien autre chose, bien qu’il se fasse maître d’école et qu’il prétende être le pédagogue universel, on fait de vérités premières, que sait-il? Quelle vérité peut-il enseigner imperturbablement? Mais il a une immense puissance: celle de nier et de douter. Que sait-il? Et toutes ses affirmations philosophiques aboutissent à un immense peut-être.
Mais il a une haine au coeur, la haine de toute affirmation religieuse, surtout si c’est une affirmation catholique. Pourquoi s’empare-t-il de l’enseignement? Pour avoir le droit de nier et de pousser à ne rien croire. La foi lui est essentiellement odieuse. Jetez les regards sur le spectacle donné par nos docteurs modernes: ils nient, ils nient toujours; quelle affirmation découle de tout leur fatras sophistique? Or, un peuple qui ne croit pas devient vite un peuple poltron. La lâcheté sue par tous les pores. Un peuple qui croit, peu importe la foi, sera capable de tous les sacrifices et de tous les grands succès. Voyez une poignée d’Albanais tenir en échec toutes les escales européennes; une seule des puissances coalisées aurait dû en venir à bout, mais non: leur attitude, qui repose sur leurs convictions religieuses, est une preuve qu’avec des croyances énergiques on peut arriver aux plus belles victoires morales. On meurt, mais on a vaincu, comme les Spartiates aux Thermopyles.
Nous, Français, nous n’en sommes plus tout-à-fait là, mais nous avons l’Etat-Dieu, les francs-maçons pour maîtres et M. Gambetta pour dictateur et grand-pontife de Pan aux pieds fourchus, le Grand-Tout.
Avec ce beau système on peut développer les sciences matérielles, mais pour être de vraies sciences, il leur faut un principe secondaire, lequel remonte à un principe premier; or, ce principe, Dieu, vous n’en voulez pas; je vous préviens que vous allez multiplier les observations de détail comme à l’infini, mais la vraie science vous ne l’aurez plus.
III. Je prends tout d’abord la science du droit. Qu’est la foi sans principe supérieur qui la domine? Qu’est la loi humaine sans la loi éternelle? Nos bons vieux pères avaient la naïveté de croire que la loi éternelle découle de l’éternelle vérité et que la meilleure de toutes les sanctions était la croyance à un Dieu éternel, à une âme immortelle et à un châtiment sans fin pour les méchants. Mais nous avons changé tout cela; nous avons les gendarmes, institution dont je me garde bien de dire du mal, l’accusé jugé par ses semblables, le bourreau, puis le néant.
Quant à la loi humaine, qu’est-ce donc? Des hommes se réunissent, se disputent, se disent des choses désagréables, votent: la moitié des voix plus une, est la loi. A la vérité, six mois après, ils peuvent défaire ce qu’ils ont fait six mois avant; et même plus souvent encore si cela leur fait plaisir, car, telle est la volonté nationale.
Et remarquez: qui forme cette volonté? Un certain nombre d’honnêtes gens, sans doute, mais que d’ignorants, d’indifférents, d’aventuriers, de voleurs non encore happés, de négociants frauduleux, de spéculateurs de toute espèce, et surtout de la pire espèce, ont le droit de nommer le représentant de cette volonté, c’est-à-dire que les ennemis de la société pourront donner mission de détruire lois, institutions, toute puissance morale qui les gêne. Cela ne se voit-il pas aujourd’hui? C’est le propre de toute agrégation d’hommes qu’aucun lien ne comprime de rouler vers les bas-fonds, jusqu’à ce qu’elle étouffe elle-même dans le sang et la fange.
Et vous appelez cela le droit? Et vous vous mettrez à genoux devant cette légalité tyrannique, fluctuante, ignorante? Hélas! on vous donnera ces idées, bons français, pour le progrès moderne, et vous aurez la sottise de le croire; vous courberez l’échine, et personne n’aura le droit de se plaindre: la loi humaine aura parlé.
Que d’hommes en ce moment exècrent ces lois, si tièdes qu’elles soient, et les hommes, si tolérants qu’on les supposent, chargés de les appliquer! Plus de lois, plus de juges, à moins qu’ils ne soient nommés par ceux qu’ils devront punir; admirable combinaison pour donner à la justice une douceur qui me paraît bien ressembler à de la connivence.
Après tout, en dehors de la loi éternelle, qu’est-ce qui est bien, qu’est-ce qui est mal? La loi fatale d’un Dieu fatal, poussant à des actions fatales, supprime la responsabilité; dès lors, le châtiment légal serait un crime, si un acte quelconque pouvait être un crime avec ce beau système.
Qui n’a pas lu certains auteurs modernes nous taxera d’exagération; lisez les derniers philosophes allemands dont les doctrines pénètrent, à l’aide des traductions, l’Europe entière, et vous verrez si l’on peut être plus net dans la négation de toute morale en dehors du droit aux jouissances matérielles. Or où allons-nous? A la mort des peuples; rien de plus incontestable si la loi divine ne reprend pas ses droits sur les intelligences et sur les coeurs.
Mais comme ces questions deviennent de plus en plus indifférentes à ceux qui auraient tout intérêt à ce qu’elles fussent résolues dans le sens de l’immuable justice, les nations, on peut l’affirmer, ne reviendront à la santé morale qu’après d’épouvantables châtiments.
Sans le droit supérieur de Dieu, que devient le droit à la propriété? Tournez et retournez tant que vous voudrez, propriétaires béats, qui laissez entamer la loi divine, parce qu’elle vous condamne sur plus d’un point. Il en est un qui vous intéressera toujours vivement: votre fortune; parce que sans écus, impossible de vous faire la vie douce. Vous avez laissé pénétrer tous les plaisirs, même les plus défendus. Continuez tant que la foule, sans espérance au delà de la fosse commune, ne viendra pas vous crier: A notre tour! assez de jouissances pour toi, ce qui reste nous appartient, car nous sommes les plus nombreux et les plus forts.
Rome eut la terrible guerre des esclaves quand Spartacus put se lever; que sera la future guerre du prolétariat faisant la loi par le suffrage universel, quand la loi elle-même aura disparu et qu’il ne restera plus que des fauves affamés?
Auront-ils tort? Qu’avez-vous fait de la morale chrétienne qui seule pouvait leur être un frein, une lumière, une consolation? Je vous prédis de très mauvais jours, conservateurs sans foi, sans caractère, quand l’école ne sera que le reflet des doctrines des chefs. Ah! si les coupables devaient seuls subir le châtiment mérité, peut- être me consolerais-je, mais que d’innocents vont être emportés dans l’inévitable catastrophe!
Vous direz que, malgré Spartacus, les esclaves furent vaincus, -et vous croyez que les ouvriers empoisonnés comme ils le sont, n’offrent plus de dangers? Ils sont plus instruits, ils sont organisés et leurs masses sont effrayantes. Mais vous avez autre chose à faire que de prévoir ces sortes de périls, vous avez à proscrire les religieux, qui par leur voeu de pauvreté laissent place entière aux appétits de ceux qui ont et de ceux qui n’ont pas. Mais non, vous savez très bien ce qu’est l’homme quand il n’a plus de frein moral. -C’est vrai, répondez-vous, mais nous avons des freins, la prison, les chaînes, la guillotine. -Et qui condamne à tous ces tristes instruments de barbarie? Allez, allez, ces instruments seront retournés contre vous; dites, faites ce que vous voudrez, vous ne serez pas toujours les plus forts.
Pourtant, il ne s’agit pas tant de la sanction de la loi que de son obligation. J’ai beau chercher, je ne vois que la force du suffrage universel pour me contraindre à la respecter, l’aveugle volonté de mes concitoyens en majorité plus ou moins grande; le peuple, a dit Rousseau, n’a pas besoin d’avoir raison pour légitimer ses actes.
Adorez donc ce suffrage, voilà votre Dieu sous la forme de loi; et si demain le suffrage change, ce sera toujours l’Etat-Dieu et vous n’aurez rien à dire. S’il plaît à l’Etat de multiplier ses incarnations, comme Brama aux Indes, on vous trouvera fort impertinent de vouloir en diminuer le nombre, accru pour le plaisir qu’a le souverain de dire tantôt oui, tantôt non.
IV. Il est temps, disait Danton, qu’on sache que les enfants appartiennent à l’Etat avant d’appartenir aux parents. Je ne m’arrêterai pas à montrer l’horreur d’un pareil blasphème. Et que devient donc la famille, si vous supprimez le lien entre le père et la mère, en leur enlevant leurs enfants! Ah! je sais bien qu’avec la répulsion que vous inspirent des engagements contractés devant Dieu, vous préférez l’amour libre; nous arrivons à ne plus voir dans l’union des époux que l’accouplement plus ou moins prolongé entre un mâle et sa femelle. Comme cette doctrine élève les sentiments et le principe de l’honneur, fortifie les notions de vertu et de chasteté!
Mais l’Etat-Dieu vous dispense des engagements religieux contractés devant un ministre de la religion, l’officier civil y suffit, et si vous demandez pourquoi, vous saurez qu’un maire ou un adjoint sont peu de chose en pareille matière. Le divorce est bien plus facile; l’Etat-Dieu va le permettre un de ces jours, en attendant qu’il supprime le divorce même; on ne se mariera plus du tout, et ce sera la promiscuitÉ, comme la voulait Platon dans son traité des lois.
Est-ce que les chiens, les chats, les chevaux se marient? Et quand l’Etat- Dieu supprimant le cléricalisme, au fond pour supprimer la notion de l’âme dans l’enseignement officiel, on ne verra dans l’homme qu’un taureau, et dans la femme qu’une gémisse dont le lait servira à M. Paul Bert pour faire des fromages, on aura supprimé toute religion; mais la famille, supprimée à son tour, ne nous donnera que des individus égoïstes, sans moeurs, prêts à toutes les servitudes et à toutes les révoltes selon l’occasion; la haine, l’envie, la vengeance seront les plantes qui nécessairement pousseront sur ces terrains maudits. Mais en détruisant la famille, on aura exalté la divinité de l’Etat; n’est-ce pas un assez beau triomphe?
Pour nous catholiques, ces enfants que l’Etat veut ravir à leurs parents et à l’Eglise, ont une âme immortelle. On veut l’empoisonner par des erreurs diaboliques; l’Etat compte bien en venir à bout; c’est l’espérance la plus chère de M. Ferry. Réussira-t-il? Une opposition formidable s’élèvera contre lui? Je voudrais en être sûr; j’en doute. Mais ce que je sais bien, c’est que si les chrétiens du jour, dans leur lâche timidité, n’osent agir, en face des périls dont sont menacés la société, l’Eglise, la famille, j’aurai le droit de dire qu’au dessous des hommes de la révolution et de l’anarchie, il y a une classe bien plus vile: la classe des catholiques sans foi et sans énergie, esclaves de leur égoïsme.
E. d'Alzon, des Augustins de l'Assomption.