TEXTES AYANT TRAIT AU COLLEGE DE NIMES|RAPPORTS

Informations générales
  • TD 1-5.302
  • TEXTES AYANT TRAIT AU COLLEGE DE NIMES|RAPPORTS
  • RAPPORT DE M. L'ABBE D'ALZON, DIRECTEUR
  • Rapport de M. l'Abbé d'Alzon, directeur (Dans: Maison de l'Assomption, institution de plein exercice à Nîmes. Nîmes, Typographie Ballivet et Fabre, 1850, p. 20-38).
  • DU 12; TD 1 - 5, P. 302.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR-PROPRE
    1 AUMONE
    1 CANDIDATS AU BACCALAUREAT
    1 CAPRICE
    1 CHARITE APOSTOLIQUE
    1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 DESOBEISSANCE
    1 DISCIPLINE SCOLAIRE
    1 EDUCATION EN FAMILLE
    1 EDUCATION RELIGIEUSE
    1 ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE
    1 MAITRES
    1 OEUVRES CARITATIVES
    1 PARENTS D'ELEVES
    1 PARESSE
    1 QUESTION SOCIALE
    1 RAPPORTS ANNUELS
    1 RENONCEMENT
    1 REPRESSION DES DEFAUTS DES JEUNES
    1 SURVEILLANTS
    1 VACANCES
    1 VIE SCOLAIRE
    2 ALAUZIER, GUSTAVE D'
    2 BALINCOURT, EDGARD DE
    2 BALLIVET ET FABRE
    2 BARAGNON, JULES
    2 BARAGNON, NUMA
    2 BARAGNON, PIERRE
    2 BARBEYRAC, PAUL DE
    2 BARTHELEMY, EMMANUEL
    2 BERAGE, FERDINAND
    2 BES DE BERC, LUDOVIC
    2 BLANCARD, LAZARE
    2 BOLZE, CHARLES
    2 BOURGOING, HENRI
    2 BOUZIGE, ERNEST
    2 BRIGNAC, RAYMOND DE
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 CONTE, LEON
    2 CULLIERET, ADRIEN
    2 DESPORTES, ALBERT
    2 EYSSETTE, PHILIPPE
    2 FERRY, CAMILLE
    2 FERRY, CHARLES
    2 GAUDIN, HENRI DE
    2 GLAS, FELIX
    2 GROLEE-VIRVILLE, LEON DE
    2 HEDDE, FELIX
    2 LABAUME, CHARLES DE
    2 LAVERNEDE, JOSEPH DE
    2 LERIS, JOANNIN
    2 MALOSSE, PAULIN
    2 MICHEL, ALFRED
    2 MONNIER, EMMANUEL
    2 MONTAL, ALBERT DE
    2 MONTVAL, FREDERIC DE
    2 NOURRY, LOUIS
    2 PELERIN, PAUL DE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 POLGE, JULIEN
    2 POUMEYRAC, RAYMOND DE
    2 REDIER, JOSEPH
    2 ROQUEPLANE, JACQUES-HENRI
    2 ROUSSET, ALBERT
    2 ROUSSY, HENRI DE
    2 ROUSSY, LOUIS DE
    2 SAUVAGE, LEON
    2 SEZARY, EMMANUEL
    2 SINGLA, ESPRIT
    2 SOULEZE, AUGUSTE
    2 TASTEVIN, HENRI
    2 TRINQUELAGUE DE DIONS, CHARLES DE
    2 VALET, MAURICE
    2 VARIN D'AINVELLE, FERNAND
    3 MONTPELLIER
  • 16 août 1850
  • Nîmes
La lettre

Messieurs,

Si, dans les rapports que nous avons, chaque année, l’honneur de vous soumettre, nous vous présentons comme un nouveau chapitre de notre plan d’éducation, c’est que, chaque année aussi, nous tenons à constater les résultats des efforts tentés par nous pour fortifier notre action morale sur les enfants, pour l’étendre et l’agrandir.

Nous vous dirons aujourd’hui pourquoi nous avons voulu initier nos élèves à l’habitude des bonnes oeuvres. Sans doute, il n’est pas d’établissement chrétien où la charité n’occupe une large place; mais s’il se trouve que nulle part encore, peut-être, elle n’a été systématiquement développée comme dans cette maison, ne pensez pas que nous cherchons à nous en faire un mérite. Au milieu des bouleversements passés, en face de ceux qui se préparent, comment les applications pratiques de la charité ne fixeraient-elles pas l’attention de quiconque s’occupe de former des hommes et des chrétiens?

La plupart des personnes qui veulent bien assister aujourd’hui à cette dernière fête de famille ont dû recevoir le compte-rendu de la séance solennelle, où les trois Conférences de St-Vincent-de-Paul, formées par les élèves et les maîtres de l’Assomption, furent agrégées, sous les auspices de Monseigneur, à la Conférence centrale de Paris. Elles y ont vu comment à chacune de ces Conférences a été confiée une mission spéciale auprès des pauvres; l’une donne les aliments; une autre se charge du vestiaire et de la literie; la troisième, enfin, des remèdes, d’une bibliothèque populaire et d’une école de patronage. Déjà des sommes assez considérables ont été dépensées; et si, comme nous l’espérons, nos ressources peuvent s’accroître, nous ne serons pas en peine pour trouver l’emploi.

La réunion où furent exposés en détail les travaux des Conférences, fut honorée de la présence de M. le Maire de Nîmes; depuis longues années président de la Conférence de la ville, il nous apportait et l’approbation du premier, magistrat et les encouragements du frère aîné. Cette inauguration de nos Conférences laissera de profonds souvenirs dans les annales de l’Assomption. Pour les rendre plus durables encore, Monseigneur nous pressa vivement de faire imprimer des rapports dont les auteurs n’avaient certes pas prévu une si grande publicité. Peut-être, néanmoins, feront-ils quelque bien. En montrant ce que des enfants sont capables d’obtenir par leurs économies et par leur bonne volonté, peut-être inspireront-ils une bonne volonté égale et des économies plus fécondes; et si la pensée de soulager plus généreusement les pauvres de Jésus-Christ vient à quelque lecteur du compte-rendu de nos Conférences, si surtout cette pensée se réalise, nos enfants s’applaudiront d’avoir osé montrer leurs bonnes oeuvres devant les hommes.

Ces rapports abrègent ma tâche. On y a rappelé ce qui s’est fait ici pour les pauvres depuis la fondation des Conférences; nous venons vous dire pourquoi nous avons poussé nos élèves dans cette voie.

Jamais à aucune époque, ce semble, il n’a été plus opportun que de nos jours d’introduire dans l’éducation l’élément de la charité. Cette maxime: Tu aimeras ton prochain comme toi-même a été, de tout temps, le second article de la loi chrétienne; mais fut-elle jamais plus oubliée qu’aujourd’hui et par ceux à qui manque le nécessaire et par ceux qui ont au-delà? Quels flots de haine ne voit-on pas s’amonceler? Et la société se séparant comme en deux camps, quelles effroyables catastrophes ne signaleront pas le choc de ces partis, si une fois ils en viennent aux prises?

Peut-on prévenir de pareils dangers avec la force seule? Nous ne le pensons pas. Il est des moments où la force, devenue tout à coup impuissante ou rebelle à la main qui la dirigeait, se retourne contre ceux, même qui mettaient en elle leur suprême espoir.

Non, la force ne suffit pas. La bienfaisance philanthropique ne suffit pas davantage. Outre qu’elle devient parmi nous de plus en plus stérile, lorsqu’elle n’est pas stimulée par la peur, disons-le franchement, en dehors de quelques rares exceptions plus ou moins sentimentalistes, nous cherchons de tout côté les fruits de la bienfaisance, et nous ne les voyons nulle part. Aussi, dans notre conviction, il faut, pour apaiser les irritations accumulées au fond de bien des coeurs par d’indicibles souffrances, autre chose que la parole et la main de l’homme, autre chose qu’un secours humain; il faut une parole tombée du ciel, un sentiment qui ait jailli du coeur même de Dieu; il faut la charité chrétienne. Et, pour préparer nos élèves à la plus belle mission qu’ils puissent remplir un jour dans le monde, celle de représentants de la charité au sein de notre glaciale indifférence, nous voulons leur enseigner à porter, avec leurs aumônes, la paix et la résignation à ceux en qui la souffrance a semé tant de haines; à faire briller, au-delà du temps, l’espérance d’un bonheur sans mélange aux yeux de ces infortunés, que les tortures du désespoir ont si souvent poussés à élever contre la société un cri d’anathème et de vengeance. S’incliner vers ceux qui souffrent et souffrir avec eux; panser les plaies du corps, afin d’avoir le droit d’arriver jusqu’aux blessures de l’âme; apprendre à respecter le pauvre, parce que tout ce qui est l’image de Dieu est une chose sainte; le nourrir, parce que Jésus-Christ a eu faim; le vêtir, parce qu’il a été nu; remuer la paille de sa couche, parce que le Fils de l’homme n’a pas eu où reposer sa tête; faire comprendre à ceux que l’on soulage le sentiment profond qu’on a de leur dignité; la leur révéler à eux-mêmes, lorsqu’ils l’ont peut-être trop souvent oubliée; les réconcilier ainsi peu à peu avec les hommes, avec eux-mêmes, avec Dieu; non, il n’est pas possible qu’une pareille action énergique, continue, générale, ne guérisse pas bien des maux, n’arrête pas bien des murmures, ne comble pas, à force de bienfaits, les abîmes qui menacent d’engloutir la société.

Sans nous faire illusion, Messieurs, sur le peu dont sont capables quelques groupes d’enfants généreux, voilà pourtant le but que nous leur indiquons comme étant le seul véritable. Nous les invitons à y marcher; plaise à Dieu que leurs pères puissent les y précéder!

Même en dehors de ces considérations générales, que de motifs, puisés dans l’intérêt de l’enfant, nous portent à développer en lui l’esprit de la charité! Descendez dans son coeur à peine épanoui, scrutez attentivement; que découvrez-vous? D’abord, et avant tout et par-dessus tout, l’amour du plaisir. Ce n’est encore, si vous le voulez, que l’envie de s’amuser. Telle est la forme la plus innocente de ses désirs naissants; mais cependant, pour y satisfaire, il faut certaines dépenses. Or, ce que l’on dépense pour soi, on ne l’a plus pour les autres; et voilà la lutte établie entre l’égoïsme, qui veut retenir, et la bonté du coeur, qui porte à donner et trouve un charme intime à soulager une misère. Dans cette lutte entre deux sentiments si opposés, lequel l’emportera? Chez les plus jeunes, assez souvent ce sera le meilleur, surtout si, dans leur chemin, ils rencontrent un pauvre avant le marchand de fruits ou de gâteaux; mais à mesure qu’ils grandiront, l’expérience atteste que la générosité perdra bien vite la part que l’égoïsme aura revendiquée. On réservera pour soi, pour ses plaisirs, pour ses dépenses les plus inutiles en attendant qu’elles soient coupables, ce superflu que l’on eût versé dans la main de l’infortune, si d’abord on avait voulu sentiments faire une idée exacte du superflu, et si les appétits dévorants n’étaient là pour démontrer qu’on n’a pas même le nécessaire qu’ils réclament. Oui, il faut poser devant le coeur de l’homme et ses convoitises une barrière capable de le contenir; il faut quelque chose de plus vigoureux qu’un sentiment vague et fugitif. Il faut lui présenter la loi de Dieu avec toute ses conséquences, la lui présenter de bonne heure, afin qu’il s’accoutume de bonne heure à l’envisager, à s’y soumettre, à la pratiquer.

A l’amour du plaisir, qu’oppose la loi de Dieu? L’obligation du sacrifice et des privations. Ainsi sentiments forme un trésor, variable sans doute, mais que chacun, dans la mesure de ses moyens, est tenu de consacrer au soulagement de l’indigence. Oui, tout homme qui a plus que le nécessaire est, par la loi de Dieu, soumis à l’impôt du superflu. Mais ce superflu, qu’est-il donc? Que d’illusions à cet égard! Illusions d’autant plus nombreuses et plus fortes, qu’il coûte davantage à notre égoïsme, pour obéir au devoir impérieux du sacrifice, d’enlever des ressources à nos satisfactions personnelles, à nos jouissances, à nos plaisirs. Et c’est précisément pour cela qu’il importe de s’exercer de bonne heure à ces privations, non par un simple mouvement de bienfaisance, mais par la pensée d’un devoir strictement rigoureux. C’est le motif qui nous a portés à encourager et ces privations volontaires de dessert, et ces quêtes si nombreuses, et ces loteries où l’on gagne si peu!

Que, pour animer à de pareils efforts, il faille des stimulants, qui en doute? Aussi avons-nous, autant que possible, même en face des exigences du Règlement, favorisé la visite des pauvres. Fermant les yeux sur l’apparence de certains abus, nous n’avons voulu voir qu’une bonne pensée à développer, un sentiment généreux à faire éclore. C’est le fruit ordinaire de ces visites de pauvres, où l’on finit toujours par reconnaître que tant de gens sont moins bien vêtus, moins bien logés, moins bien nourris que nous; ou l’on sentiments demande pourquoi la Providence nous a donné la meilleure part et a laissé la plus mauvaise à d’autres. Alors, on rentre plus volontiers en soi-même, et l’on cherche si, au prix de quelques retranchements, on ne sera pas capable de diminuer, du moins un peu, cette effrayante inégalité. On comprend qu’il est temps de remplir le rôle magnifique que Dieu a fait aux riches sur la terre, en leur confiant le soin d’être les représentants visibles de sa Providence et les réparateurs bénis d’apparentes injustices. Alors le coeur sentiments dilate, on sentiments sent devenir meilleur, parce qu’on a fait un peu de bien; et la conscience d’avoir soulagé dans les autres quelques misères du corps allège en nous le poids des misères morales.

Aussi espérons-nous bien que ces leçons sentiments poursuivront, et plus agréables et plus fécondes, au sein de la famille. Nos élèves, accoutumés à visiter les pauvres avec leurs maîtres, continueront, j’en suis sûr, cette pratique salutaire avec leurs parents, avec ces mères chrétiennes qui savent dérober à leurs occupations domestiques, à leurs devoirs de société, le temps nécessaire pour honorer Jésus-Christ dans ses membres souffrants. N’est-ce pas, Mesdames, que vous mettrez la dernière main à l’oeuvre de sainte charité que les maîtres de l’Assomption ont ébauchée dans le coeur de vos fils? Vous y ajouterez ce que nous n’aurons jamais au même degré que vous, cette douce habileté, ce tact exquis, ces soins inventifs, admirables secrets que possède seule une femme pieuse. Et vos enfants, perfectionnés par vous dans la science du bien, nous reviendront capables de nous servir de modèles, tant ils auront bien appris à imiter vos vertus!

En considérant le double développement de l’intelligence et du coeur chez nos élèves, nous constatons tous les jours la vérité de cette maxime: Au collège on n’apprend qu’à étudier. La véritable instruction, en effet, ne s’acquiert qu’à partir du jour où, n’étant plus écolier, on consent à sentiments livrer aux durs et longs travaux que s’impose une volonté tenace. Il en sera de même de la charité que nous enseignons ici: pour sentiments développer selon les proportions qui lui conviennent, elle aura besoin d’une atmosphère plus large, plus étendue. Et nous arrivons ainsi à comprendre la nécessité d’une action qui, libre et souple, accompagne nos enfants même au-delà de cette enceinte, pour les soutenir dans le bien et les y faire persévérer. Nous avons sur ce point certains projets assez arrêtés; mais nous réservons à une autre fois de vous parler de cette seconde éducation, que l’Assomption pourra un jour offrir à ses anciens élèves, pour peu qu’ils veuillent en accepter la direction.

Contentons-nous, avant de passer à l’appréciation des Divisions, de dire quelques mots des études. N’en déplaise à certains aristarques fort respectables sans doute, mais dont nous nous permettons de décliner la compétence à notre égard, nous avons persisté à croire que des souvenirs empruntés aux annales de l’Eglise, à la vie de ses héros, de ses saints, meublaient plus convenablement la mémoire et l’imagination des enfants, que les détails puisés dans la mythologie et les intrigues des dieux de l’Olympe. Nous avons persisté à croire que la jeunesse chrétienne devait être imprégnée de littérature chrétienne. Des travaux ont été préparés dans ce sens par MM. les Professeurs, et seront sous peu livrés à l’impression. Enfin, nous nous sommes mis en état de réaliser une pensée, objet sérieux de nos préoccupations depuis longtemps déjà. Pourquoi le Midi n’aurait-il pas une école préparatoire à l’Ecole polytechnique? De nombreuses difficultés s’y opposent, nous le savons; mais si grandes qu’elles puissent être, elles disparaîtront à coup sûr, si les parents qui destinent leurs fils à la carrière des sciences ou des armes, veulent nous prêter une bonne volonté égale à la nôtre. Nous ne reculerons devant aucun sacrifice. Nous nous sommes assurés de deux nouveaux professeurs, qui viendront sentiments joindre à ceux qui, dans cette maison, enseignaient déjà les mathématiques. Et nous ne nous en tiendrons pas là, si le concours que nous réclamons nous est accordé.(1)

Nous éprouvons quelque embarras à faire le classement des Divisions; tant il y a eu de variations, tant les changements heureux et les découragements sentiments sont rapidement succédé. Cependant si,

En toute chose, il faut considérer la fin,

la première place appartiendra à la Quatrième Division. Au commencement de l’année, aucune ne nous donnait de plus vives inquiétudes. La paresse, la désobéissance, des choses plus tristes encore semblaient en avoir fait leur séjour. Quelques éliminations dûrent avoir lieu, et la crainte salutaire inspirée par ces rigueurs, les soins si dévoués du Surveillant et du Professeur, la promesse d’une fête qui a eu lieu en effet, enfin et surtout la première communion pour plusieurs, toutes ces causes ont opéré des prodiges de véritables conversions. On y est devenu admirable de régularité, d’exactitude et de zèle. Citons en tête, pour la conduite.

MM. Auguste Soulèze, Charles Ferry, Jules Baragnon, Léon Sauvage, Albert, Desportes et Henri Bourgoing;

Et, pour le travail, MM. Auguste Soulèze, Jules Baragnon, Charles Ferry, Léon Sauvage, et Charles Bolze.

La Première Division sentiments présente avec des éléments divers, avec un très-grand nombre d’excellents élèves, mais aussi avec quelques déplorables étourdis, certains paresseux déterminés, des natures incomprises comme toujours, et, ce qui est plus grave à nos yeux, quelques imberbes critiqueurs et jugeurs, qui devront nous débarrasser de leurs habitudes de blâme et de murmures, s’ils ne veulent pas que nous nous débarrassions de leurs personnes. Je reprocherai aux élèves de la Première Division de n’avoir pas su repousser assez énergiquement l’influence de ces élèves mécontents de tout, parce que tout le monde est mécontent d’eux. Cette faiblesse chez les bons a fait perdre à la Première Division le rang auquel elle avait droit. Toutefois, après avoir censuré, nous louerons des études sérieusement faites, un attachement franc et sincère pour la Maison et pour les maîtres, et la manifestation d’une charité qui, d’abord plus que somnolente, s’est réveillée tout-à-coup. Nous avons vu avec joie le très-grand nombre poursuivre la pratique du bien avec une intelligente persévérance, et sentiments mettre, sous la conduite de quelques Professeurs, en mesure d’offrir, l’an prochain, à la ville une Ecole de patronage et de réunir, tous les dimanches et chaque soir de la semaine, dans un local convenable et dans un vaste enclos, quelques centaines d’enfants. Les Elèves qui sentiments sont le plus distingués dans la Première Division sont:

MM. François Picard, Paul de Pèlerin, Julien Polge, Ludovic Bès de Berc, Léon Conte, Fernand Varin d’Ainvelle, Louis Noury et Felix Hedde, pour la conduite;

Et MM. François Picard, Ludovic Bès de Berc, Fernand Varin d’Ainvelle, Paul de Pèlerin, Julien de Polge, Félix Hedde et Numa Baragnon, pour le travail.

Le troisième rang revient à la Cinquième Division; elle aurait obtenu le second, si le petit nombre d’élèves qui la composent, rendant la surveillance plus facile, ne contraignait peut-être ces chers petits à être sages malgré eux. Nous mentionnerons dans la Cinquième Division:

MM. Ferdinand Bérage, Albert Rousset, Camille Ferry et Lazare Blancard, pour la conduite;

Et, pour le travail. MM. Ferdinand Bérage Camille Ferry, Albert Rousset, Lazare Blancard et Maurice Valet.

Après d’heureux commencements, la Troisième Division s’est comme affaissée sur elle-même. Conduite d’abord avec vigueur, peut-être lui a-t-on plus tard témoigné trop de confiance; peut-être s’est-elle trop souvenue des éloges du temps passé. Beaucoup de dissipation, parfois de mauvaises manières, beaucoup de petits caprices, et avec cela un fabuleux amour-propre, voilà le portrait peu flatté et pourtant véritable de la Troisième Division. Quelques élèves font cependant une honorable exception. Ce sont surtout,

Pour la conduite, MM. Paulin Malosse, Paul de Barbeyrac, Henri de Gaudin, Adrien Cullieret et Emmanuel Sézary;

Et, pour le travail, MM. Albert de Montal, Adrien Cullieret et Henri de Gaudin.

La Sixième Division sentiments trouve classée à l’avant-dernier rang; mais nous ne pouvons nous décider à lui adresser de graves reproches. Depuis longtemps, nous sommes à nous demander si tous ses jeunes membres ont atteint l’âge de raison, et ce difficile problème n’est pas encore résolu. Que l’on soit paresseux, quand on ne comprend pas bien ce que l’on étudie; que l’on fasse des barbarismes, quand on sait à peine tenir sa plume; que l’on préfère la chasse aux mouches à la chasse aux mots dans le dictionnaire; tout cela ne serait-il pas excusable, s’il ne fallait absolument prendre de bonne heure ces habitudes de forte application, si importantes pour le reste de la vie? Nous pouvons citer dans cette Division, comme ayant mérité des éloges

pour la conduite, MM. Charles de Trinquelague de Dions, Emmanuel Monnier, Charles de Labaume et Joannin Léris;

Et, pour le travail, MM. Emmanuel Monnier, Joannin Léris et Emmanuel Barthélemy.

Reste la Seconde Division. Hélas! qu’est devenue cette rigoureuse discipline d’autrefois? Où est cette ardeur pour le travail, que nous proclamions avec tant de joie? Où est cette émulation, qui mérita des récompenses spéciales? Tout cela était dans la Seconde Division, l’année dernière. Qu’y voyons-nous aujourd’hui, malgré des efforts dignes de tous éloges de la part du Surveillant? -Quelque chose de mou et de fade, quelque chose de suffisant et de prétentieux. Là, sont les regards langoureux et les tendresses sentimentales. On y trouve des calembours en guise d’esprit; on y a entendu des conversations dont les orateurs ont été priés d’aller porter ailleurs leur éloquence; mais peut-être n’eussent-ils pas été tentés d’ouvrir la bouche et de s’exposer à une expulsion, s’il ne sentiments fût rencontré personne pour les écouter.

La Deuxième Division possède de précieux éléments; mais il est nécessaire qu’elle s’accoutume à plus d’énergie dans le caractère à moins de brusquerie dans les formes; il faut qu’elle sentiments résigne aux études fortes et sévères. Elle doit comprendre que son goût ne saurait encore être formé, et que le comble de l’absurde serait pour elle de prétendre imposer à ses professeurs, comme elle en a bien eu un moment la velléité, ces développements guindés d’une imagination à qui les plumes ne poussent pas encore et qui prétend sentiments grandir en montant sur des échasses. Ce n’est pas à dire que la Seconde Division ne compte de bons élèves; parmi eux, nous nommerons en première ligne,

MM. Ernest Bouzige, Esprit Singla, Joseph Redier, Paulin Garnier et Henri Delestang, pour la conduite;

Et, MM. Ernest Bouzige, Félix Glas, Gustave d’Alauzier, Esprit Singla et Joseph Redier, pour le travail.

En résumé, le niveau de la conduite et du travail, dans la Maison, est allé s’élevant vers la fin de l’année, et l’ensemble des notes des divers classements nous donne un résultat meilleur que les années précédentes.

Une promesse a été faite; nous venons la tenir. Nous annonçâmes, il y a un an, la résolution de resserrer le plus possible nos liens avec les élèves arrivés au terme de leurs études en méritant de laisser dans la Maison d’honorables souvenirs. Nous fondâmes l’Association des anciens élèves de l’Assomption. Aux noms de MM. Alfred Michel, Léon de Grolée, Pierre Baragnon, Louis et Henri de Roussy, Anatole de Cabrières, Joseph de Lavernède, Henri Tastevin, Edgard de Balincourt et Henri Roqueplane, qui auraient du être proclamés l’année dernière, nous joindrons, pour celle-ci, les noms de MM. François Picard, Paul de Pèlerin, Félix Hedde, Fernand Varin d’Ainvelle, Fréderic de Monval, Raymond de Poumayrac et Raymond de Brignac. Que ce titre leur soit cher, et que la solidarité qu’il leur fait contracter les engage à s’exciter mutuellement au bien, et à sentiments tendre partout une main fraternelle; qu’ils aiment à revenir souvent dans cette Maison, ou, si l’écolier rencontra parfois les ennuis de la règle, le jeune chrétien trouva toujours des encouragements dans l’appui et l’affection de ses maîtres.

Puisque j’ai parlé d’élèves qui vont s’éloigner pour ne plus revenir sur nos bancs, disons un mot de leurs bons et mauvais succès aux épreuves du Baccalauréat. Tous n’en sont pas sortis victorieux, et nous devrions considérer leur défaite comme un échec pour l’Etablissement, si, en comparant le chiffre de nos vaincus à celui des autres lutteurs mis du même coup hors de combat, nous ne pouvions constater, au contraire, une certaine supériorité pour nos études et un triomphe relatif pour notre escouade de bacheliers(2).

Pour vous, mes amis, que nous devons revoir encore, puissent les paroles que je viens d’adresser à vos parents vous inspirer un désir toujours plus efficace de correspondre aux soins qui vous sont ici prodigués, et de mériter tous les éloges que je crois devoir donner, cette fois, au plus grand nombre. Gardez encore un sentiment profond de vos devoirs envers les pauvres. Ils grandiront, ces devoirs, tous les jours, et surtout lorsque vous n’aurez plus pour vous encourager les leçons et les exemples de vos maîtres. Pratiquez-les, pendant ces loisirs de deux mois. Formez, comme quelques-uns d’entre vous l’ont essayé, des Conférences de Saint-Vincent-de-Paul. Vos vacances, croyez-le bien, seront d’autant meilleures que vous aurez mieux su unir aux joies qui vous sont annoncées le bonheur de soulager quelques misères, et, par vos bonnes oeuvres, répandre sur vos plaisirs les plus vifs le parfum de la charité.

Notes et post-scriptum
1. Un prospectus particulier pour l'*Ecole préparatoire* sera envoyé aux familles, dans le courant des vacances.
2. Des *huit* élèves qui composaient la classe de Philosophie, et qui viennent de se présenter devant la Faculté des Lettres de Montpellier, *six* ont été admis pour la version, et *quatre* reçus bacheliers après les épreuves orales.