- DR04_207
- 1928
- DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 207
- Orig.ms. ACR, AK 43; D'A., T.D. 33, n. 53, pp. 29-30.
- 1 ACHAT DE TERRAINS
1 BULGARES
1 PREDICATIONS DE CAREME
1 RETOUR A L'UNITE
1 SEMINAIRES
1 VENTES DE TERRAINS
1 VOYAGES
2 ABRIC, PHILIPPE
2 ASSAS, PHILIPPE-FULCRAND D'
2 BARAGNON, PIERRE
2 BAUDICOUR, LOUIS DE
2 BRUNONI, PAOLO
2 GALABERT, VICTORIN
2 GUIZARD, LOUIS
2 MALCZYNSKI, FRANCOIS
2 PICARD, FRANCOIS
2 STIERNON, DANIEL
3 CONSTANTINOPLE
3 KADI-KOY
3 VIGAN, LE - AU PERE HIPPOLYTE SAUGRAIN
- SAUGRAIN Hippolyte aa
- Constantinople, 4 mars 1863.
- 4 mar 1863
- Constantinople
Cher ami,
Sauf quelques maux de tête, je ne vais pas trop mal. Mon carême marche assez bien. L’église était pleine, et, si tout le monde eût été assis, on n’eût pas pu trouver place; mais ici il paraît que les hommes se trouvent debout en très grande partie. On prétend que je fais et que je ferai du bien. Je reçois des visites du matin au soir, on me prend pour qu[el]q[ue] chose. Le P. G[alabert] est charmant, mais maladroit à faire plaisir. Je ne puis pas le lui dire, parce qu’il a tout compris, et que c’est pour cela qu’il a toujours fait le contraire de ce qu’il vient de dire, qu’il vient de faire; du reste, assez estimé, sauf des Bulgares qui déjà ne peuvent pas le sentir, mais ceci importe peu. Il part samedi(1) pour aller les visiter, en compagnie de Guizard et de leur nouvel administrateur, l’abbé Malczinski.
Voici la situation pour moi. Mgr Brunoni me pousse à m’exécuter, et le moment est venu d’acheter un terrain, non pas à C[onstantino]p[le] où tout est trop cher, mais à quelques minutes [de là] à Chalcédoine où il faut se dépêcher(2). Figurez-vous qu’on est venu offrir, il y a quinze jours, à Mgr Brunoni un terrain à dix-huit piastres le pic(3). Il a retardé jusqu’à mon arrivée pour donner une réponse. Samedi quand on a voulu reprendre la négociation, on [a] répondu qu’au lieu de dix-huit piastres on venait de vendre à quarante. Acheter le terrain assez grand, le garder deux ans, on en double le prix et même quelquefois on fait plus que le tripler. Un terrain acheté, il y a cinq ans, 500.000 piastres se vend en ce moment 5 millions.
Or, en vendant le Vigan, si nous réservons 100.000 francs pour les éventualités, les 300.000, – car je pense qu’il sera vendu au moins 400.000, – donc les 300.000 francs qui restent, placés sur un terrain qui a des chances d’augmenter de valeur, peuvent monter bien vite aux 400.000 francs primitifs. J’ai consulté bien des gens qui tous, sauf Pierre Baragnon, sont de cet avis. Pierre voudrait que je place à la nouvelle banque, où je trouverais sur-le-champ de 14 à 18 pour 100. Quoi qu’il en soit, je crois que vous ferez bien d’écrire à Philippe pour l’engager à voir M. d’Assas ou lui écrire que je serai disposé à vendre Le Vigan à 450.000 francs et que, si le chemin de fer passe définitivement par là, j’en demanderai 500.000(4). Vous n’aurez rien de plus pour ce soir, j’ai des maux de tête qu’il faut ménager. Adieu.
E.D'ALZON.2. Deux jours auparavant, le 2 mars, le P. d'Alzon et le P. Galabert accompagnant Mgr Brunoni et son neveu, avaient fait une promenade à Chalcédoine. Guizard écrit: "Je vois encore le P. d'Alzon disant qu'on pouvait construire un bâtiment près d'une fontaine qui coulait là" (2 CJ 4, p. 51). Le terrain que Mgr Brunoni voudrait voir le P. d'Alzon acheter est destiné à un séminaire bulgaro-grec. Sur la date des visites de P. d'Alzon à Chalcédoine, voir D. STIERNON, dans *Pages d'Archives*, 3, p. 467.
3. Un pic représente environ 3/4 de m2.
4. Le P. Saugrain fit cette commission à Philippe Abric, homme d'affaires du P. d'Alzon au Vigan, dès le 15 mars. M. d'Assas est un acquéreur potentiel.
5. Le ms a *Baudicourt*.