- DR04_050
- 1764
- DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 50
- Orig.ms. ACR AG 38; D'A., T.D. 27, n. 38, pp. 28-29.
- 1 EPREUVES DE L'EGLISE
1 PELERINAGES
1 PREDICATIONS DE CAREME
1 PRETRE
2 BAILLY, EMMANUEL SENIOR
2 BARAGNON, NUMA
2 CHAILLOT, LUDOVIC
2 FIORAMONTI, DOMENICO
2 JULIE, MADEMOISELLE
2 MERODE, XAVIER DE
2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
2 SEMENENKO, PIERRE
3 NIMES, DIOCESE
3 ROME - AU FRERE VINCENT DE PAUL BAILLY
- BAILLY_VINCENT de Paul aa
- Nîmes, 14 avril 1862.
- 14 apr 1862
- Nîmes
Mon bien cher ami,
Notre caravane s’augmente dans des proportions providentielles; je trouve ce soir 33 inscrits. Mgr de Nîmes vient décidément avec nous. Nous nous embarquons le 19, nous arrivons le 21 mai. Mgr aurait besoin d’une chambre, d’un salon, d’une chambre à coucher pour son domestique. Puisqu’on renouvelle les troupes en ce moment, est-ce que Mgr de Mérode ne pourrait pas s’arranger pour nous ménager un couvent pour 25 jours?
Voyez s’il ne serait pas possible à un tapissier de louer un parloir vide et de nous y installer, puisque le séjour des couvents est inabordable. Je suis convaincu qu’il ne l’est pas. Tenez pour sûr que j’irai loger avec vous autres, mais je ne sais si je ne mangerai pas avec la caravane. Vous comprenez que le charme diminue grandement, si nous ne sommes pas logés ensemble; toutefois, s’il faut faire divers groupes, dites-moi combien d’appartements vous avez retenus par maison, ou combien de maisons et combien d’appartements par maison. Il me semble impossible que la signora Rosa ou la signora je ne sais qui ne puisse pas vous venir en aide. Il me semble que le P. Semenenko peut vous être à cet égard de la plus grande utilité.
Je comprends que Mgr Chaillot soit malade. Qui n’est pas malade? Je suis très souvent malade. Ne l’êtes-vous pas souvent? Mais non, vous êtes jeune; c’est pourquoi vous avez des jambes et vous courez.
Notre carême nîmois a été peu de chose. Je n’ose pas dire après cela que mes prédications à nos enfants leur ont fait du bien et ont amené des vocations sérieuses. Je me suis aperçu un peu trop tard de l’anniversaire de la mort de Monsieur votre père, pour pouvoir dire la messe pour lui ce jour-là; mais j’ai fait célébrer le saint-sacrifice à son intention hier par les nôtres. J’aime à supposer qu’il voit les orages qui assaillent son oeuvre et qui sont le contre-coup des orages de l’Eglise.
Vous avez sans doute été surpris de voir une dépêche vous arriver pour des appartements qui ne devaient être retenus que dans un mois, mais d’une part j’avais cru que Numa Baragnon vous aurait apporté toutes mes explications de vive voix, de l’autre, notre saint évêque est toujours pressé, et c’est lui qui nous avait talonnés pour faire partir la dépêche. Je vous assure que sans lui je me serais contenté de la poste.
Je voudrais vous donner des nouvelles, je n’en ai pas. On m’écrit seulement de Paris que les choses y vont très mal, plus mal qu’on ne peut le supposer; toutefois, ce sont là des bruits de journalistes, et il y a une raison d’être dans le mal qui me fait penser que ce sera peut-être plus long qu’on ne le dit.
Si vous pouviez savoir ce qu’est devenue, après la mort de Fioramonti, Mlle Julie, sa gouvernante, à qui j’avais pris pour 600 francs de billets et qui ne m’a pas fait parvenir un seul lot(1)? Je vous laisse sur l’impression d’un vent affreux qui dessèche tout depuis hier. Adieu. Bonne semaine sainte! Je souhaite un terme aux coliques de Mgr Chaillot.
E.D'ALZON.