- DR04_017
- 1728
- DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 17
- Orig.ms. ACR, AL 424; D'A., T.D. 36, n. 28, pp. 137-138.
- 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
1 CHAPITRE GENERAL
1 DEPARTS DE RELIGIEUX
1 NOVICIAT
1 ORAISON DOMINICALE
1 PROFESSION PERPETUELLE
1 PROFESSION TEMPORAIRE
1 SAINT-SIEGE
1 VOEUX SOLENNELS
2 GOUY, MARIE DE JESUS DE
2 MILLERET, MARIE-EUGENIE - A SOEUR MARIE DU SAINT-SACREMENT DE GOUY
- GOUY Marie du Saint-Sacrement ra
- B[ordeau]x, 5 fév[rier 18]62.
- 5 feb 1862
- Bordeaux
- *Soeur M. du Saint-Sacrement.*
Je reçois votre lettre, ma bien chère fille et je me hâte de vous dire que je crains bien que vous ne m’ayez pas compris, quand je vous ai proposé de vous offrir comme victime. Cela voulait dire que je vous proposais de vous offrir à Dieu d’une manière très générale et absolue, pour être et pour vouloir tout ce qu’il voudra. Ce n’est que l’acceptation plus parfaite du Pater, appliquée à tous les desseins de Dieu sur nous, et, dans cette demande: fiat voluntas tua, allant par le désir à tout ce que Dieu veut nous imposer, mais seulement dans l’ordre de sa volonté et non pas de la nôtre.
Je crois aussi que vous n’avez pas bien saisi le motif qui a poussé votre Mère g[énéra]le à demander une décision de votre Chapitre pour les voeux. Rome, effrayée de toutes les demandes de sécularisation qui se font aujourd’hui, voudrait que tous les noviciats fussent de deux ans. Elle a trouvé de graves difficultés à faire cette demande, et alors il a été établi que, dans les Congrégations ou Ordres à voeux solennels, on ne ferait d’abord que des voeux simples. C’est pour entrer dans cette pensée que votre Mère vous a proposé de demander que, après l’année de noviciat, on ne fît tout d’abord des voeux que pour deux ans. Mon avis même à moi serait de prendre trois ans, afin qu’on eût plus de temps pour éprouver les sujets. Mais enfin deux ans me semblent un terme encore assez suffisant. Il peut être bon à une religieuse de faire du premier coup ses voeux pour toujours, mais il peut être utile à une Congrégation d’avoir un moyen facile de se débarrasser d’une fille qui ne convient pas et qui n’a pas été suffisamment connue dans son noviciat, sans être obligée d’avoir recours à Rome.
Je vous engagerais donc de refaire votre délibération, en supprimant le considérant que vous avez mis. Vous pourriez dire: « Le Chapitre, considérant l’utilité qu’il y a pour la Congrégation à mieux connaître les sujets, avant de les adopter d’une manière définitive, pense…. » Remarquez que la mesure ne s’appliquerait qu’aux futures professions. Votre soeur(1) a, en effet, quelques petites souffrances; je les lui adoucirai de mon mieux.
Adieu, ma fille. Tout vôtre en Notre-Seigneur.
E.D'ALZON.