- T2-569
- 1151
- Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.569
- Orig.ms. ACR, AE 68; D'A., T.D. 25, n. 69, p. 61.
- 1 ACTES DU GOUVERNEMENT RELIGIEUX
1 AUTORITE RELIGIEUSE
1 IGNORANCE
1 PATIENCE
1 PRETRE EDUCATEUR
1 PRETRE SECULIER
1 RENVOI D'UN ELEVE
1 SANTE
1 UNION DES COEURS
2 CUSSE, RENE
2 GOUSSET, THOMAS
2 LAMBERT, NICOLAS-JOSEPH
2 LAURENT, CHARLES
2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
2 PIERRET, QUENTIN
2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
2 SACRE, JULES-JOSEPH
2 TOURNEUR, LOUIS-VICTOR
3 NIMES
3 PARIS
3 REIMS
3 RETHEL
3 SEDAN - AU PERE FRANCOIS PICARD
- PICARD François aa
- le] 4 déc[embre 18]58(1).
- 4 dec 1858
- [Nîmes,
Cher ami,
Funiculus triplex difficile rumpitur(2). Puisque vous êtes si unis, restez bien tranquilles. Ce qui m’avait ennuyé n’était pas votre démarche, mais l’ennui où j’ai été pendant quelques jours de tout ignorer. Je n’avais pas la pensée que vous voulussiez agir sans moi, mais vous agissiez sans que je susse rien. La position se dessine et elle est bonne. Renvoyez à votre supérieur. En attendant, la supérieure g[énéra]le, qui, vous le savez, a de l’influence, ira à Reims, et je vous promets alors un revirement(3); mais il faut de la patience, ne pas renvoyer tout le monde, mais quelques-uns. Dans tous les cas, le poids de M. Lambert est énorme. Faites agir le curé de Rethel, M. Tourneur, M. Sacré(4). Vous verrez que peu à peu tout peut s’arranger. Il ne s’agit que d’avoir un but fixé, un plan arrêté, et de ne pas vouloir tout briser. Dans tout ce que vous direz, évitez toute parole pénible contre le clergé. Peu à peu, le revirement se fera.
Quant à aller à Reims, attendez qu’on vous y appelle. Si le card[inal] vous demande pourquoi vous n’y êtes pas allés, vous lui répondrez qu’ayant eu une première parole de lui, vous n’aviez pas cru devoir l’importuner, et que vous aviez cru qu’il s’était entendu avec moi pour modifier son opinion. Dans tous les cas, je ne veux point d’enquête; tant que je n’aurai pas été consulté. Soignez votre santé et allez doucement.
Adieu, cher ami. Tout à vous. E. D’ALZON.
Je reçois votre dépêche(5). Allez à Reims, gagnez du temps. La supérieure y ira sous peu, si c’est nécessaire, et moi plus tard, s’il le faut. Atermoyez, si les choses prennent une mauvaise tournure; sinon, concluez. Puis, nous verrons. Il faut gagner du temps.
E.D'ALZON3. Le 4 décembre, à la veille de son départ pour Paris, Mère M.-Eugénie écrivait au P. Picard: "J'ai engagé plusieurs fois le P. d'Alzon à aller près de vous arranger les choses. Il ne croit pas pouvoir faire ce voyage. Il y a quelques jours il était fatigué et craignait en se mettant en route de se trouver à l'arrivée peu capable de traiter des affaires. En ce moment, il est mieux, mais il recule toujours jours à quitter Nîmes en l'absence de l'évêque. Il voudrait n'aller à Rethel qu'au mois de janvier. Il pense qu'une démarche, si je puis la faire près du cardinal, vaudra mieux de moi en ce sens qu'elle ne sera pas officielle et lui permettra de venir ensuite au mois de janvier poser les choses de plus haut".
Mère M.-Eugénie demande alors au P. Picard de lui écrire à Paris si elle peut se rendre à Reims, le 9 ou le 10 décembre, pour voir Mgr Gousset. Puis elle émit: "Le P. d'Alzon ne serait pas fâché de retirer à cette occasion le P. Cusse qu'il croit ne pas pouvoir prendre patience à Rethel. Il voudrait que le cardinal vous ôtât les chefs du complot formé contre vous et ramenât les autres prêtres par son autorité. Plus tard, on pourrait faire plus; il craint qu'une rupture au milieu de l'année ne nuise trop à la Congrégation. Si le cardinal voulait donner Rethel aux Salvatoristes et vous donner leur maison de Reims, cela lui irait; mais sur ce sujet il voudrait que je sonde la première" [...] Enfin Mère M.-Eugénie ajoute: "Le P. d'Alzon n'a jamais douté de votre dévouement et de votre obéissance. Pour moi, mon cher Père, je ressens de coeur tous vos ennuis".
4. M. Pierret, curé de Rethel; M. Tourneur curé de Sedan; M. Sacré, ancien directeur du collège.
5. Le P. Picard avait promis à M. Lambert, son "enquête" n'ayant pas été faite, d'aller à Reims aussitôt après avoir reçu une réponse à la dépêche qu'il enverrait à Nîmes. Apprenant que le cardinal avait écrit au P. Laurent, le 3, de rappeler les religieux de Rethel, le P. Picard renonça à sa démarche, d'autant plus que lui-même recevait du cardinal l'information qu'il avait transmise au P. Laurent. -Si le P. Laurent est en cause, c'est qu'il avait servi d'intermédiaire entre la direction diocésaine du collège et l'Assomption. Le P. Picard, qui a toujours mis en avant le P. d'Alzon, comme supérieur général, n'entendra pas quitter le collège sans un ordre formel de sa part. A ses yeux, le P. d'Alzon ne peut être mis à l'écart en cette affaire, fût-ce par l'archevêché.2. Qo 4,12.