Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.467

• T2-467
• 1053
• Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.467
• Orig.ms. ACR, AD 1126; D'A., T.D. 22, n. 503, pp. 153-155.

• 1 ACCIDENTS
  1 ADORATION DU SAINT-SACREMENT
  1 CHAPITRE GENERAL
  1 CLOTURE
  1 CONFESSION SACRAMENTELLE
  1 CURES D'EAUX
  1 DEFAUTS
  1 DIRECTION SPIRITUELLE
  1 EMPLOI DU TEMPS
  1 INSTRUCTION RELIGIEUSE
  1 JARDINS
  1 LACHETE
  1 LIVRES
  1 MAITRES
  1 MALADIES
  1 PENITENCES
  1 PENSIONNAIRES
  1 PRIEURE DE NIMES
  1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
  1 RETRAITE SPIRITUELLE
  1 SALLE DE COMMUNAUTE
  1 SANTE
  1 VIE DE PRIERE
  2 AUBERT, MARIE DE LA CROIX
  2 BOURJOLLY
  2 BOURJOLLY, MADEMOISELLE
  2 BURE, MARIE-JULIENNE DE
  2 CABRIERES, ANATOLE DE
  2 CHAUVAT, MARIE-GENEVIEVE
  2 COMBIE, JULIETTE
  2 COMBIE, MARIE-CATHERINE
  2 DALGAIRNS, JOHN-DOBREE
  2 FABER, FREDERIC-WILLIAM
  2 FINN, MARIE-LAURENCE
  2 GERMER-DURAND, EUGENE
  2 GOUBIER, ACHILLE
  2 GOUBIER, VITAL-GUSTAVE
  2 HOWLY, MARIE-WALBURGE
  2 LA BOUILLERIE, FRANCOIS DE
  2 LOYSON, THEODORE
  2 MALBOSC, FRANCOISE-EUGENIE DE
  2 PELERIN, PAUL DE
  2 REVOIL, HENRI-ANTOINE
  2 ROQUEPLANE, FRANCOIS
  2 VAILHE, SIMEON
  2 VAUDOYER, LEON
  2 WISEMAN, NICOLAS
  3 CARCASSONNE
  3 LONDRES
  3 MONTPELLIER
  3 NIMES
  3 PARIS
  3 VICHY
• A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
• MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
• le 13 juin 1858.
• 13 jun 1858
• Nîmes
• Evêché de Nîmes

Ma chère fille,

Je viens répondre à la partie de votre lettre d’hier, dont je ne vous ai rien dit. Et d’abord, je dois vous dire que je viens de recevoir votre lettre à M. Revoil, je la lui ai remise. -Vos observations sur les bâtiments qui serviront un jour de salle de communauté sont parfaitement justes, et très faciles à arranger. Du reste, M. Revoil vous écrira demain. Il est en ce moment avec M. Vaudoyer, son inspecteur général, et ne peut guère le quitter de la journée.

Ce que le P. Dalgairns trouve de la direction de M. de C[abrières] me frappe bien autrement pour nos enfants et pour les maîtres de la maison(1). Malheureusement il passe d’une confiance très grande à un découragement qui s’affaisse sous la plus légère observation. Hélas! M. Durand et moi ne sommes que trop convaincus de cette absence d’énergie.

Soeur Fr[ançoise]-Eugénie me fait toutefois l’effet de remonter ses religieuses. Comme l’abbé de C[abrières] est absent, j’ai dû les confesser ce matin; j’ai tâché d’y mettre un peu de vigueur. Cependant je n’avais pas reçu votre lettre. Soeur M.-Walburge me semble mille fois mieux au point de vue religieux. Quant à sa petite bouderie envers moi, elle en est toute honteuse. Elle réussit à merveille avec les gens du dehors. Soeur Fr[ançoise] -Eug[énie] se pose aussi parfaitement. Soeur M.-Geneviève se relève, ne pleure presque plus. Je l’ai vue ce matin hors du confessional, les imaginations de son passé la tourmentent beaucoup. Elle croit qu’elle devrait, pour s’en délivrer, faire plus de pénitences. Avec cette santé je n’ose l’y pousser, mais je la pousse à la prière. Je me montre surtout sévère pour les défauts de charité et de douceur, et je reviens sans cesse avec elles sur l’efficace(2) de la prière, afin de les convaincre de la réalité de l’emploi de leur temps aux pieds du Saint-Sacrement. Soeur Marie de la Croix va très bien, ce me semble; Soeur M.- Julienne est toujours parfaitement nigaude, mais très bonne fille.

J’ai fait part à Juliette de ce que vous me dites de sa soeur en supprimant les détails trop pénibles(3). Peut-être ira-t-elle la voir à Vichy. Que vous êtes heureuse de trouver à Londres un jardin charmant!(4) Celui d’ici est bien sec aujourd’hui; mais le soir, malgré la sécheresse, la beauté(5) de l’atmosphère dédommage de bien des choses. J’ai vu à Montpellier une haie en acacias épineux, qui vous évitera la peine d’exhausser trop vos murs de clôture et vous protégera merveilleusement.

J’en reviens à la situation de vos religieuses. M’en charger me semblerait sujet à inconvénient; mais par mes instructions je puis les remonter, quoique, je vous l’avoue, il me semble que cela se fait doucement.

Je me détache peu à peu de Saint-Maur. Je puis avoir plus de temps pour le prieuré; mais il me semble que mon action doit s’y exercer par la supérieure, avec qui je suis à merveille, et par un ensemble de choses et de paroles qui ne prend pas chacune de vos filles en particulier, mais les prend toutes. Dans ces conditions l’abbé de C[abrières] fera très bien le reste. Il y a huit ou dix jours qu’il m’avouait que je lui ferais faire tout ce que je voudrais. Ce n’est pas vrai, car je voudrais le faire se bien porter, et sa santé me donne des inquiétudes(6). Mais n’en parlez pas encore. Paul de Pèlerin est bien venu me voir, mais ne m’a rien remis. Merci de vous occuper de mes livres. Je ne veux aucun double. Si quelque chose d’intéressant au point de vue ecclésiastique a paru en 1858 je le verrai avec plaisir.

Malgré mes maux de dents, je vais mieux, et quand je ne suis pas dérangé, je puis encore passer un certain temps devant le Saint-Sacrement.

Aurez-vous votre Chapitre général? Croyez-vous qu’il vous soit bon que je sois à Paris pendant sa tenue, supposé qu’il ait lieu? J’avais pensé ne faire qu’un voyage à Paris en juillet, mais j’y reviendrai si vous le désirez.

Le pauvre évêque de Carcassonne(7) a été repris de ses crises. On dit même qu’il a eu deux attaques d’épilepsie. Je ne le crois pas. C’est quelque chose comme M. Achille Goubier(8).

Une des demoiselles Bourjolly est morte. Le père est à la retraite. Je ne sais si c’est celle que le P. Loyson voulait vous donner.

Il y a quatre ou cinq jours, M. Roqueplane, dont je vous avais parlé, a été tué d’une chute de cheval. Il a eu le crâne fracassé, il a pu se confesser. Du reste, il venait d’entendre la messe. Cette mort m’afflige profondément(9).

J’écrirai au P. Dalgairns. Vous pouvez dire au P. Faber que j’ai engagé mes élèves à faire leur vade-mecum, pendant les vacances, de son livre sur Le Créateur et la créature. Bien entendu qu’il n’est question que des plus grands. Je ne l’ai pas fini, mais sauf quelques détails, je le crois parfait pour les hommes du monde qui veulent réfléchir.

Adieu, ma fille. je m’arrête. Tout vôtre en Notre-Seigneur. Mille choses à vos filles, de ma part.