Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.452

21 may 1858 Montauban, PICARD François aa

Il faut trancher dans le vif. -Il y a des fleurs qui ne poussent bien qu’au milieu des ruines. -Il faut aller où souffle l’esprit de Dieu.

Informations générales
  • T2-452
  • 1039
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.452
  • Orig.ms. ACR, AE 49; D'A., T.D. 25, n. 50, pp. 46-47.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DE L'EGLISE A L'ASSOMPTION
    1 AMOUR DE LA SAINTE VIERGE A L'ASSOMPTION
    1 AMOUR DU CHRIST A L'ASSOMPTION
    1 APOTRES
    1 COLLEGE DE CLICHY
    1 EPREUVES
    1 ESPRIT RELIGIEUX
    1 FLEURS
    1 FOI BASE DE L'OBEISSANCE
    1 HUMILITE
    1 PENITENCES
    1 PENTECOTE
    1 PIETE
    1 PROVIDENCE
    1 SAINT-ESPRIT
    1 SAINTETE
    1 SALUT DES AMES
    1 VENTES DE TERRAINS
    1 ZELE APOSTOLIQUE
    2 BRUN, HENRI
    2 GOUSSET, THOMAS
    2 HERODE AGRIPPA I
    2 LAURENT, CHARLES
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PIE, LOUIS
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 JERUSALEM
    3 MONTAUBAN
    3 NIMES
    3 POITIERS
    3 RETHEL
    3 TOULOUSE
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • le 21 mai 1858.
  • 21 may 1858
  • Montauban,
  • Evêché de Montauban,
La lettre

Mon cher ami,

Votre lettre m’est arrivée à Toulouse. J’en ai reçu une autre à Montauban. Le P. Brun et le P. Laurent m’écrivaient en même temps que vous. Il faut trancher hardiment et rondement dans le vif. Puisque Dieu nous demande un sacrifice, ayons le courage de le lui faire. La dispersion des Apôtres, lors de la persécution d’Hérode, fut le signal de l’évangélisation de l’univers. Toutefois, apprenons que nous n’avons pas assez aimé Notre-Seigneur, la Sainte Vierge et l’Eglise, et que dans la fondation de Rethel -si elle a lieu- nous ayons le courage de mettre un peu plus l’esprit de foi et de zèle, uni à l’esprit religieux. Profitons des leçons de la Providence, et que notre sainteté se forme au milieu des épreuves. Il y a des fleurs qui ne poussent bien qu’au milieu des ruines. Notre peu de piété a fait déjà bien des débris. Que nos vertus puissent au moins s’y épanouir! Je me fais les plus grands reproches. Si vous n’êtes pas des saints, c’est bien ma faute.

Je pars demain pour Nîmes. J’y arriverai pour dire la messe de la Pentecôte. Je vous souhaite le Saint-Esprit. Je n’entre pas dans les détails. Je n’ai qu’à approuver pour tout ce que vous avez décidé(1).

Agrandissons nos âmes, mon cher ami, non par la fermeté orgueilleuse, mais par une tendre et aimante humilité. Prions Notre-Seigneur de prendre tous nos petits ennuis dans son coeur. Qu’est-ce que tout cela auprès de ce qu’a coûté notre salut? Tous les Apôtres n’ont pas accompli leur mission à Jérusalem. Il faut aller où souffre l’esprit de Dieu. C’est une bonne chose que d’être appelé par un évêque. Quand celui de Poitiers nous appellera, espérons que nous serons prêts(2).

Adieu. Voici quelques mots pour Mme la supérieure. Je vous embrasse, ainsi qu’Hippolyte, toto corde.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. La fermeture probable de Clichy et l'acceptation provisoire de Rethel.
2. Dans l'atmosphère de la Pentecôte et dans le concret d'une situation, le P. d'Alzon donne les notes de l'esprit de l'Assomption: la disponibilité apostolique, au sein de la communauté hiérarchique qu'est l'Eglise, par amour du Christ, de la Vierge et de l'Eglise, dans un esprit de foi et de zèle, tout autant que de tendre et aimante humilité.