Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.405

13 mar 1858 Nîmes. GALABERT Victorin aa

Il attend toujours les ordos demandés. -Commission pour l’abbé de Cabrières. – En France, le mouvement ultramontain perd du terrain par la faute de Rome. -Réaménagement des propositions de l’abbé Chaillot concernant: le supérieur général, le Chapitre général, les messes conventuelles et les messes offertes pour le Pape.

Informations générales
  • T2-405
  • 993
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.405
  • Orig.ms. ACR, AJ 22; D'A., T.D. 32, n.22, pp.22-24.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU PAPE
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 CHAPITRE GENERAL DES ASSOMPTIONNISTES
    1 CONGREGATION DES EVEQUES ET REGULIERS
    1 DEGRE DE CELEBRATION
    1 DIPLOMATIE
    1 ENSEIGNEMENT DE LA PHILOSOPHIE SCOLASTIQUE
    1 FETE
    1 LIBERALISME CATHOLIQUE
    1 LIVRES
    1 NEGLIGENCE
    1 ORDO ROMAIN
    1 POLITIQUE
    1 PRIERE POUR L'EGLISE
    1 SUPERIEUR GENERAL DES ASSOMPTIONNISTES
    1 TYPES DE MESSES
    1 ULTRAMONTANISME
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 CHAILLOT, LUDOVIC
    2 D'ANDREA, GIROLAMO
    2 GOUDIN, ANTOINE
    2 ORSINI, FELICE
    2 PIERRE, SAINT
    2 ROSELLI, DOMINICAIN
    2 ROSELLINI, DOMINICAIN
    2 SACCONI, CARLO
    2 VENTURA, GIOACCHINO
    3 ITALIE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 ROME
    3 ROME, COLLEGE DE LA MINERVE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • le 13 mars 1858.
  • 13 mar 1858
  • Nîmes.
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Mon cher ami,

Permettez-moi de vous faire observer que vous vous moquez un peu de nous. Nous voilà à la mi-mars et nous n’avons pas reçu les ordos à Nîmes. Plus de vingt personnes en souffrent. C’est par trop de négligence. L’abbé de Cabrières vous prie de lui procurer la meilleure philosophie thomiste qu’on puisse vous indiquer à la Minerve. Le P. Ventura m’avait, dans le temps, parlé de Roselli ou Rosellini en 4 volumes. Voyez (1).

Les propositions de M. Chaillot me semblent très bonnes, sauf l’intention de la messe conventuelle qu’il ne faut pas exclusivement réserver au Pape. Voici comment je propose la combinaison(2).

Ici rien de nouveau, sinon un affaissement du mouvement politique, arrestations nombreuses opérées par la police(3), besoin des hommes de se rencontrer sur le terrain religieux, tiédeur pour Rome croissant de jour en jour, que j’attribue à la nullité du nonce et à la diplomatie romaine qui finoche trop. On ne se fait de nouveaux amis qu’en témoignant de l’intérêt aux anciens. Sous ce rapport nous baissons d’une façon désespérante. Rome me fait l’effet d’avoir perdu cinquante pour cent, depuis deux ans. Je puis me tromper, mais c’est là ma très profonde conviction. L’intérêt se porte ailleurs. Le mouvement ne vient plus de là. Si Rome tient à se faire oublier, elle y réussit. C’est déplorable, mais c’est ainsi. A qui la faute? Si l’abbé Chaillot veut lire cette partie de ma lettre au cardinal d’Andrea, il le peut(4).

Je vous envoie, avec une ou deux modifications, la note que vous me proposez pour présenter à la Congrégation(5). Les messes des dimanches et fêtes sont et doivent être pour nos enfants. Ainsi, supposé que le supérieur général officie aux grandes solennités, je voudrais que sa messe fût pour toute la Congrégation. Il me paraît qu’il faut tenir à cela. Quant à moi, c’est ce que je fais déjà depuis longtemps.

Adieu, mon cher enfant. J’oubliais de vous dire que je ne demanderais pas mieux que d’introduire des grand-messes, les jours de fêtes indiquées par M. Chaillot, mais il serait, je crois, difficile de faire accepter ces idées aux parents des enfants. Toutefois, je ne dis pas non(6).

Adieu. Mille choses à nos amis et tout à vous de coeur.

E. D’ALZON(7).

Art. 1er. Le supérieur général est nommé à vie. Son élection sera soumise à l’approbation de la Sacrée Congrégation des Evêques et Réguliers.

Il n’entrera en fonction qu’après avoir été confirmé par le Saint-Siège.

Art. 2. Tous les six ans, il sera tenu un Chapitre général. Les actes du Chapitre, avant d’être promulgués, seront soumis à la révision du Saint-Siège.

Art. 3. Après la tenue de ce Chapitre, le supérieur général adressera à la S. Congrégation un rapport détaillé sur l’état de l’Institut.

Art. 4. La messe conventuelle, qui se dit tous les dimanches et jours de fête, dans les diverses maisons appartenant à l’Institut, sera toujours appliquée pour les membres de chaque maison et aux intentions de notre Saint-Père le Pape.

Art. 5. Les prêtres de la Congrégation appliqueront, tous les ans, 6 messes à l’intention de notre Saint-Père le Pape.

Note. La messe conventuelle des dimanches et [des] fêtes doit être une messe semi-paroissiale pour les collèges et orphelinats, où elle est dite. C’est pourquoi, pour montrer notre dévouement au Saint-Siège, on pourra les compenser par des messes particulières dites par les religieux.

On pourrait mettre que la fête de la Chaire de saint Pierre sera célébrée avec solennité.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
7. La partie suivante de la lettre est écrite sur une feuille à part, où le P. d'Alzon fait le point sur cinq articles, provenant de l'abbé Chaillot et soumis à son jugement par le P. Galabert, le 26 février. Les articles 1, 2 et 3 sont reproduits sans changement. Le 4e proposait, les dimanches et jours de fête, une messe chantée aux intentions du Pape pour l'exaltation de la Sainte Eglise, l'extirpation de l'hérésie, l'unité du peuple chrétien et la conversion des infidèles. Le 5e proposait seulement 3 messes pour le Pape. Dans son rescrit du 25 juin 1858, Rome approuva et imposa les articles 2, 3 et 5, -la demande ne faisant aucune mention des 2 autres *(Collectanea*, n. 6, p. 7).1. "Les Dominicains, écrira le P. Galabert, le 16 avril regardent Goudin comme leur meilleur auteur de philosophie. Roselli ou Rosellini vient après".
2. Cf. note annexe à la lettre.
3. Orisini était exécuté, ce jour même, 13 mars, à Paris.
4. C'est dire d'une autre façon la croissance du mouvement des catholiques libéraux, sous la nonciature de Sacconi. Bientôt la politique impériale vis-a-vis de l'unité de l'Italie, redonnera du mordant au mouvement ultramontain.
5. Cf. note annexe à la lettre, -note à présenter à la Congrégation des Evêques et Réguliers. 6. Il s'agissait de reprendre en célébration plus solennelle quelques-unes des fêtes d'obligation, supprimées en France comme telles.
7. La partie suivante de la lettre est écrite sur une feuille à part, où le P. d'Alzon fait le point sur cinq articles, provenant de l'abbé Chaillot et soumis à son jugement par le P. Galabert, le 26 février. Les articles 1, 2 et 3 sont reproduits sans changement. Le 4e proposait, les dimanches et jours de fête, une messe chantée aux intentions du Pape pour l'exaltation de la Sainte Eglise, l'extirpation de l'hérésie, l'unité du peuple chrétien et la conversion des infidèles. Le 5e proposait seulement 3 messes pour le Pape. Dans son rescrit du 25 juin 1858, Rome approuva et imposa les articles 2, 3 et 5, -la demande ne faisant aucune mention des 2 autres *(Collectanea*, n. 6, p. 7).