- T2-251
- 845
- Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.251
- Orig.ms. AC P.S.A.; ACR cop. dactyl.; D'A., T.D. 34, n. 3, p. 50-51.
- 1 ACHAT DE TERRAINS
1 DEPASSEMENT DE SOI
1 EDUCATION
1 ENSEIGNEMENT
1 FORTUNE
1 NOTRE-DAME DE ROCHEFORT
1 PELERINAGES
1 PLACEMENT
1 PREMIERE COMMUNION
1 RESSOURCES MATERIELLES
1 VIE DE FAMILLE
2 COMBIE, JULIETTE
2 DOUMET, MARIE-CATHERINE
2 DOUMET, PAUL-FRANCOIS
2 MAURIN
2 MAURIN, GEORGES - A MADAME DOUMET
- DOUMET_MADAME
- 9 [juin] 1857(1).
- 9 jun 1857
- Lamalou,
Ma chère fille(2),
Je suis ravi que vous comptiez assez sur moi pour venir me demander un peu d’aide et de secours dans vos mauvais moments.
Vous donner un conseil sur vos affaires matérielles me paraît un peu difficile. Je pense toutefois qu’il n’est pas bon de tout placer de la même façon. C’est du moins ce que j’ai entendu dire bien souvent à des personnes qui passaient pour savoir très bien faire leurs affaires. Je serais un peu embarrassé pour vous en dire davantage. Si votre fortune était plus considérable, je dirais: « Achetez des terres qui, lorsqu’Emile aura vingt ans, auront certainement augmenté de valeur et dont vous pourriez vous défaire à cette époque avec avantage, si cela entrait dans vos combinaisons »; mais je ne sais si en vous en occupant avec persévérance, vous pourriez réussir. Il faut un don particulier pour l’exploitation des terres, et bien des gens n’y font pas fortune.
Vos projets d’études me plaisent assez; à mon retour, je vous dirai quelque chose là-dessus; mais pour cela il faudrait vous mettre avec Juliette(3) à étudier un peu plus le latin.
Je ne puis rien vous dire sur la première communion de Georges. Y aller sera accepter tout ce qui a été fait pour son éducation; n’y pas aller sera rompre à peu près avec M. Maurin(4), à moins que Juliette ne demandât l’époque à laquelle cette cérémonie doit avoir lieu, et avant qu’on l’y invitât, annonçât son intention de faire ce jour-là le pèlerinage de Rochefort. Dites à Amélie que je suis ravi de la voir tenir à mon opinion. Dieu veuille que sa sagesse dure.
En général, vous n’aimez pas trop vos enfants, mais vous ne les aimez pas de la bonne manière; vous ne les aimez pas assez pour Dieu et pour eux-mêmes; c’est vous que vous voyez trop en eux. Cela vous coûtera plus tard bien des larmes et bien des soucis, sans consolation peut-être. Défiez-vous de cette pente de votre coeur; vos enfants seront moins bien élevés, et votre vie sera bien plus triste. Aimez vos enfants en chrétienne, c’est-à-dire d’une manière désintéressée. Vous verrez quelle énergie cela vous donnera pour les bien élever, et quelle influence plus tard vous exercerez sur eux.
Adieu, ma bien chère fille. Mille choses à Juliette. Voudriez-vous la prier de remettre le petit billet ci-joint?
Tout vôtre, avec le plus affectueux attachement en Notre-Seigneur.
E. D'ALZON.2. A propos de Mme Doumet et de ses enfants (Emile et Amélie), voir *Lettre* 600 note 1.
3. Juliette Combié, dont Mme Doumet était la soeur.
4. M. Maurin, père de Georges, lequel est le neveu de Juliette Combié.