Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.96

8 jun 1856 Lamalou, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Remerciements pour sa conduite envers l’évêque. -Il n’accepte pas les conditions du P. Moreau, sans se décider à rompre. -Nouvelles de Nîmes. -Ses impressions intimes.

Informations générales
  • T2-096
  • 694
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.96
  • Orig.ms. ACR, AD 1093; D'A., T.D. 22, n. 389, p. 39.
Informations détaillées
  • 1 ANIMAUX
    1 CURES D'EAUX
    1 MALADIES
    1 PENSIONNATS
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 PROJET D'UNION AVEC LES PERES DE SAINTE-CROIX DU MANS
    1 RECONNAISSANCE
    1 REFORME DU CARACTERE
    1 RENONCEMENT
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 COMBIE, MARIE-CATHERINE
    2 HOWLY, MARIE-WALBURGE
    2 MOREAU, BASILE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    3 NIMES
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • 8 juin [18]56.
  • 8 jun 1856
  • Lamalou,
La lettre

Ma chère fille,

Mille merci de votre admirable conduite envers l’évêque de Nîmes. Je crois que quelques bons procédés vous le gagneront, surtout si vous lui procuriez des amis qui lui fassent avoir des secours pour son diocèse.

J’ai fait dire au P. Moreau que je ne lui répondais pas, parce qu’il m’était impossible d’accepter ses conditions, et, d’autre part, que je ne me décidais pas à lui dire un non définitif. Tout ce qui me revient de tous les côtés, surtout de la tyrannie exercée par les Frères sur les Pères, est incroyable.

Sauf la question des eaux pour vous, ne vous pressez point de partir; je ne serai pas à Nîmes avant le 20. Je reçois aujourd’hui une lettre de Nîmes, qui m’apprend que Juliette va beaucoup mieux. Vous pouvez le dire à sa soeur.(1) Quant à Soeur M.-Wal[burge], je crains bien qu’elle ne soit pas ce qu’il faut pour un pensionnat; elle craint trop la fatigue et la prend trop, d’une manière visible, par vertu seulement.

Quoique les pigeons soient un revenu pour les pauvres, je vous avoue que j’ai un peu de scrupule à cette fantaisie. Merci toutefois d’y avoir pensé.(2) Je suis tout honteux de faire si peu de bonnes réflexions, mais quand je veux les faire trop longues, la tête me tourne. Je prends mon parti de me donner à Dieu, de réprimer mon caractère que mes nerfs rendent trop impressionnable, et puis de faire à Notre-Seigneur le sacrifice absolu de ce qui me tient le plus à coeur. Dans cette disposition je me sens porté à laisser mon âme aller vers la vôtre avec la plus grande plénitude de confiance et d’affection. Cela me fait du bien dans tous les sens. Que je voudrais vous rendre ce que votre souvenir, à ces moments, m’apporte de bonnes dispositions!

Adieu, ma fille. A revoir dans quinze ou vingt jours.

E. D’ALZON.

Entre nous, on croit Juliette prise de la poitrine.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Juliette Combié et sa soeur, Soeur M.-Catherine.
2. Le 5 juin, Mère M.-Eugénie écrivait: "Je demande à tout le monde des nouvelles des pigeons qui sont à l'exposition. Quels sont donc ceux dont vous aviez envie? Voilà une belle occasion de compléter une collection, si toutefois vous y tenez encore."