Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.9

• T2-009
• 605
• Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.9
• Orig. ms. ACR AN 71; D'A., T.D. 38, n. 71, p. 210.

• 1 MARIAGE
  2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
  3 PARIS
• A MADEMOISELLE AMELIE DE PELISSIER
• ESCURES Comtesse
• le 16 janvier 1856](1).
• 16 jan 1856
• [Montpellier,
• Mademoiselle
  Mademoiselle de Pélissier
  94, rue de Chaillot
  Paris.

Ma chère fille,

Votre lettre, que j’ai bien attentivement méditée, ainsi que celle qui y est jointe, me frappe beaucoup. Après tout ce que vous me dites et ce que révèle d’elle-même la personne en question, il me semble que vous devez faire vos efforts pour qu’une prompte décision soit prise. J’avoue que si, malgré tant d’avantages, quelque inconvénient survenait et faisait avorter une aussi grande chance de bonheur pour vous, je vous engagerais à vous occuper d’autre chose que d’un mari. Mais il me semble que tout ce que vous me dites indique quelque chose de providentiel. Ainsi, ma fille, vous avez mon consentement et mon approbation la plus complète. Ce que j’éprouve en vous la donnant, je ne puis vous le dire. Dieu a ses desseins. J’espère beaucoup pour votre bonheur. Il me semble, sous vos incertitudes, voir tant de droiture de coeur que, si elles se terminent par la décision que vous êtes sur le point de prendre, vous serez bénie et heureuse.

Je n’ai pas la force d’écrire ce soir à la s[upérieu]re de l’Assomption. Veuillez lui faire dire au plus tôt que je ne pense pas être à Paris avant un mois.

Adieu, ma fille. Croyez que mon coeur de père sera bien préoccupé, jusqu’à ce que je vous sache tout à fait fixée. Je vous envoie une bénédiction du plus intime de mon coeur.

E. D’ALZON

Mercredi soir