Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.569

19 jul 1855 [Nîmes, COMBIE_JULIETTE

Le luxe de la vie à Paris et les gloires de la capitale ne doivent pas obnubiler le sens chrétien de l’existence. – Qu’elle prenne plus d’assurance, sinon en elle-même, du moins en Dieu et en ceux qui lui veulent du bien.

Informations générales
  • T1-569
  • 529
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.569
  • Orig. ms. ACR, AM 122; D'A., T.D. 37, n. 37, p. 92.
Informations détaillées
  • 1 DEFIANCE DE SOI-MEME
    1 ESPERANCE
    1 ETERNITE
    1 JUGEMENT DERNIER
    1 MISERICORDE
    1 ORGUEIL
    1 RESPONSABILITE
    1 SUPERIEURE
    2 CHALVET, SAINTE-HELENE SOEUR
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    3 PARIS
  • A MADEMOISELLE JULIETTE COMBIE
  • COMBIE_JULIETTE
  • le] 19 juillet [18]55.
  • 19 jul 1855
  • [Nîmes,
  • *Pour Juliette*
La lettre

Certainement, ma chère fille me manque et même me manque beaucoup. Cependant, je suis très content de la course qu’elle fait en ce moment; je suis convaincu que tout cela profitera pour plus tard. Vous voilà donc à Paris. Voyez, regardez, et puis tirez vos conséquences. Qu’est-ce que tout cela pour l’éternité? Quelques modifications de plus ou de moins dans les besoins et le luxe de la vie empêchent-elles de mourir? Et en quoi tous ces chefs-d’oeuvre diminueront-ils la responsabilité de ceux qui les ont inventés, quand ils paraîtront devant Dieu? [1].

Vous êtes donc contente de la supérieure[2]. Je vous assure que je n’ai aucun besoin qu’elle me dise sa pensée sur vous. Il me semble que nous nous connaissons assez, ma bonne Juliette, pour que ce ne soit pas nécessaire. Ce qui l’est un peu plus, c’est que vous ayez moins de défiance de vous-même et que, sans vous laisser aller à la présomption, vous preniez un peu d’assurance, sinon en vous, du moins en Dieu et en ceux qui vous veulent du bien. Soyez aussi un peu miséricordieuse. Notre-Seigneur aime tant la miséricorde et il en use si largement envers nous.

Adieu, mon enfant. J’ai vu ce matin Mme Sainte-Hélène; je ne lui ai pas tout dit, mais elle vous aime bien.

Tout vôtre, mon enfant, en Notre-Seigneur.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1.Pour comprendre la portée de ces réflexions, il faut penser que se tenait à Paris la 2e exposition internationale, après la 1ère réalisée en Angleterre en 1851. L'ouverture de l'exposition parisienne avait été prévue pour le 1er mai. Malgré un mois de retard, ce fut un vrai succès. L'emplacement choisi fut la partie des Champs-Elysées qui s'étend de l'avenue à la Seine. Parmi les nouveautés dont le public eut la révélation, il faut citer l'emploi du fer pour les charpentes, les premières applications industriel les de l'électricité, les appareils de chauffage au gaz, les premières utilisations du caoutchouc, les premiers frigidaires. Deux stands attirèrent avant tout le publie: celui des bijoux et celui de la photographie, - pour signaler seulement <>, selon l'expression du P. d'Alzon.
2. Mère Marie-Eugénie.