Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.448

18 jul 1854 Vichy, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

L’impression que lui a produite la lettre du P. Laurent et les autres difficultés de Nîmes ont provoqué en lui un sursaut de foi. – Il est remonté sur sa bête.

Informations générales
  • T1-448
  • 416
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.448
  • Orig.ms. ACR, AD 40; D'A., T.D. 21, n. 237, p. 137.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA CROIX
    1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 LACHETE
    1 LIVRES
    1 PASSION DE JESUS-CHRIST
    1 PRIERES AUX AMES DU PURGATOIRE
    1 RENOUVELLEMENT
    1 SATAN
    1 TENTATION
    1 VOEUX PRIVES DU PERE D'ALZON
    2 JEAN DE LA CROIX, SAINT
    2 LAURENT, CHARLES
    2 VENTURA, GIOACCHINO
    2 VINCENT DE PAUL, SAINT
    3 NIMES
    3 PARIS
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • 18 juillet 1854. Veille de saint Vincent de Paul
  • 18 jul 1854
  • Vichy,
La lettre

Ma chère fille,

Vous êtes si bonne pour moi que je tiens à vous dire un changement dont je ne me rends pas compte. La lettre du P. Laurent, que je reçus avant hier, me bouleversa; je passai une journée terrible. Hier encore, je n’en pouvais plus. Or j’ai tâché de prendre les choses le mieux possible, de me pénétrer de la volonté de Dieu. Or sans que je puisse me rendre raison de tout cela, un revirement tel s’est opéré que je suis à être très content de la pensée que nous sommes en butte à beaucoup de tracasseries, d’humiliations, etc, à Nîmes et à Paris. J’attribue cela à un voeu que j’ai fait aux âmes du purgatoire. Il est sûr que je suis tout autre, mais tout autre. Est-ce une crise qui s’est opérée dans ma santé? Oui. Mais comment se fait il que ce qui devait l’ébranler la fortifie? Avant-hier et hier matin encore, je n’en étais pas là. Je dois vous ajouter que j’ai énormément prié; que j’ai beaucoup lu la fin du premier livre de saint Jean de la Croix; enfin, que, hier, à déjeuner, le P. Ventura, qui mange dans la même pièce que nous, fut admirable, en causant avec nous, sur les tentations que le démon fit subir à Notre-Seigneur au couronnement d’épines et à la flagellation. Tout cela m’a fait le plus grand bien. Ainsi ne vous préoccupez pas de moi. Je suis remonté sur ma bête. Dieu veuille que je n’en retombe pas par ma faute!

Adieu, ma fille. Je n’ai pas autre chose à vous dire. Que Notre-Seigneur soit avec vous et que saint Vincent nous rende, vous et moi, bien humbles!

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum