- V3-518
- 0+664|DCLXIV
- Vailhé, LETTRES, vol.3, p.518
- 1 CONCILE PROVINCIAL
1 DECRETS
1 EPREUVES SPIRITUELLES
1 IMMACULEE CONCEPTION
1 RENONCEMENT
1 RESIDENCES
1 SOUS-DIACONAT
1 SUSCEPTIBILITE
1 VOEUX SOLENNELS
2 CART, JEAN-FRANCOIS
2 O'NEILL, THERESE-EMMANUEL
2 SIBOUR, LEON-FRANCOIS
3 NIMES
3 PARIS - A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (1).
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- le 14 décembre 1849.
- 14 dec 1849
- Avignon,
Je viens passer ma récréation du soir avec vous, ma chère fille, et vous dire combien, à côté de la peine que votre lettre me manifeste au sujet de Soeur Th[érèse]- Em[manuel], je vois de sujets d’espérance que vous vous mettrez enfin à avancer dans la voie du renoncement. Je veux même vous dire quel bien vous m’avez fait. Moi aussi, j’ai eu un froissement et je ne crois pas être indiscret envers Dieu en vous le contant, car il me semble que devant lui vous et moi nous ne faisons qu’un. J’avais pris une grande joie à songer que j’étais chargé de rédiger le décret sur l’Immaculée Conception; j’allais le lire, quand Mgr l’évêque de Nîmes a annoncé qu’il se chargeait de le rédiger ou du moins qu’il avait, lui aussi, préparé un projet de décret. J’ai eu, je l’avoue, un moment de vexation: d’abord, parce qu’il aurait pu me prévenir plus tôt; ensuite, parce que j’étais, ce me semblait du moins, satisfait de penser que j’aurais élevé à la Sainte Vierge le monument du Concile. Eh bien, vous m’avez fait rentrer en moi-même et j’ai pris la résolution de ne me plaindre de rien.
Nous aurons, vous et moi, toujours nos misères, nos souffrances et nos épines. Dieu le permet. Il faut l’en bénir et l’en aimer davantage. Conservez, ma chère fille, cette plénitude de coeur dont vous me parlez, mais placez-la sous la protection de notre divin Maître. Vous avez bien raison de recommander à Soeur Thérèse-Emmanuel l’humilité du coeur. Oh! que nous en avons peu! Quant à son état, je persiste de plus en plus à croire que la manière dont je lui ai parlé dans la dernière conversation que j’ai eue avec elle est la véritable, surtout pour lui faire acquérir les dispositions dont vous la croyez dépourvue(2). Je suis enchanté que M. Sibour vous soit si bon. Il faut en profiter, tout en ne s’engageant pas au point de ne pouvoir défaire un jour sans briser. Il faudra absolument que nous ayons une maison à Paris, dans deux ou trois ans, et alors l’amitié de cet excellent homme nous sera très utile.
Nous faisons ici quelques bonnes choses. Ainsi j’ai obtenu que l’on proposât un décret pour demander au Pape que les religieuses, qui le demanderaient, puissent faire des voeux solennels. J’espère que cela passera. Nous en avons pour huit ou dix jours encore. Vous pouvez donc m’écrire encore ici.
Adieu, ma chère fille. Je voudrais que vous puissiez voir tout ce qu’est mon coeur pour vous. Priez pour moi. Demain est l’anniversaire de mon ordination au sous- diaconat, et je ne pourrai pas dire la messe. Adieu, ma chère fille. Tout à vous en Notre-Seigneur.
2. [Le passage qui précède, depuis "Vous avez bien raison...", ne figure pas dans l'édition du P. Vailhé. Il a été introduit ici d'après T.D.20, p.132, en avril 1996].