- V3-238
- 0+522|DXXII
- Vailhé, LETTRES, vol.3, p.238
- 1 COLLEGES
1 FAMILLE
1 MAITRES
1 PREDICATION
2 CHAMINADE, GUILLAUME-JOSEPH
2 GOURAUD, MADAME HENRI
2 GOURAUD, XAVIER
2 ROUSSEL ABBE
3 BORDEAUX
3 PARIS, COLLEGE STANISLAS
3 SAINT-CLAUDE - A MONSIEUR HENRI GOURAUD.
- GOURAUD_HENRI
- le 8 mai 1847.
- 8 may 1847
- Nîmes,
Mon cher ami,
Notre correspondance languit, et cependant Dieu m’est témoin combien je pense souvent à vous et combien souvent aussi je me transporte avec mon coeur au sein de votre famille, où vous m’avez laissé prendre une si bonne place. Il faut se faire avec le souvenir des joies que le présent nous refuse, et puis laisser les années s’en aller bien vite, afin que le moment où nous serons réunis pour toujours arrive plus tôt.
Je viens vous proposer quelqu’un pour votre collège. Il faut que j’aie eu des raisons assez extraordinaires pour ne pas le prendre chez moi; mais comme elles honorent celui que je vous recommande, elles me fournissent un motif de plus de vous le présenter. M. l’abbé Roussel, prêtre de trente-trois ans, du diocèse de Saint-Claude, retiré de la Congrégation des Prêtres de Marie établie à Bordeaux sous M. Chaminade, après avoir occupé dans sa Congrégation un poste supérieur, s’en est retiré pour une raison qui ne lui a fait aucun tort aux yeux de ses supérieurs ecclésiastiques. Plusieurs évêques lui ont offert de l’emploi. Par un motif très honorable, il a refusé leurs offres; il voudrait être employé pour huit ou dix ans dans une maison d’éducation. Il est bachelier, il se croit en état de prendre facilement les autres grades. Il était, dans sa Congrégation, chargé de l’administration générale. Il a fondé et fait bâtir un grand nombre d’établissements. Plusieurs conversations que j’ai eues avec lui m’ont convaincu que c’est un homme très capable. La question des honoraires n’en serait pas une: il tient à payer une très petite dette et à fournir à ses parents 200 ou 300 francs par an. Ainsi, vous n’auriez aucune difficulté sur ce point.
J’oubliais de dire qu’il prêche très bien pour les enfants et qu’il a donné des retraites dans des collèges, où il a très bien réussi. Voyez si d’après ces données que je vous garantis il pourrait faire pour Stanislas. Le poste qu’il accepterait serait au choix des directeurs. Je suis convaincu que, sous très peu, on apprécierait sa capacité. Enfin, ce que j’ai vu de son caractère m’a paru très bien. Il m’a donné personnellement de grandes preuves de franchise, de noblesse et de générosité; c’est ce qui m’engage à m’intéresser si fortement à lui. Veuillez réfléchir et me répondre deux mots.
Adieu, cher ami. Veuillez offrir mes hommages les plus respectueux à Mme Gouraud et embrasser pour moi mon cher Xavier, à qui je pense si souvent. Je vous conjure de prier un peu pour moi, qui me souviens avec tant de bonheur de vous devant Notre-Seigneur.
E. d'Alzon.